Au travers les défis et l’hyperactivité de Nino, enfant devenant jeune adulte, et face à la maturité prématurée de Sara, sa jeune sœur qui se construit face à l’adversité, ce roman nous plonge dans la triste réalité du monde carcéral.
Il s’agit aussi d’une histoire d’amour et de survie, rythmée par la force résiliente d’une mère protectrice et aimante, Anna.
Le récit mêle tragique et humour et délivre un message d’espoir. Il devrait résonner pour les parents isolés, les divorcés, les parents d’enfants hyperactifs, les fratries recomposées, les femmes et enfants victimes de violences, les mamans ou familles de détenus, les prisonniers, les accompagnants en réinsertion, les âmes sensibles, les curieux…

Extrait du livre

« …. Mardi matin, 6H,
Un réveil en sursaut, des cris, comme des coups, des bruits sourds, des voix d’hommes, graves et fortes, une course effrénée en sautant de mon lit jusqu’à la fenêtre de la salle de bain, le cœur au bord de l’explosion, le souffle coupé…Je n’ai pas réfléchi.
J’ai ouvert la fenêtre. Mon fils m’a suivi en courant, en caleçon, le torse nu. Avant même de regarder par la fenêtre, il a levé les bras en l’air. Je ne saurais dire ce que j’ai vu en premier, ses bras en l’air et son regard profond et vide à la fois…ou les hommes cagoulés, casqués, matraques et armes en main, en contre bas de la fenêtre, à la porte.
Nous sommes aussitôt descendus, je pense avoir crié que j’arrivais, alors qu’ils continuaient à cogner sur la porte comme s’ils allaient l’enfoncer. Nous ne pouvions pas descendre plus vite. Mon fils disait quelque chose qui signifiait qu’il coopérait. J’ai ouvert. Ils sont rentrés violemment, l’ont plaqué au sol, à plusieurs pour le menotter. Alors qu’ils continuaient de hurler des phrases inaudibles, ils ont envahi ma maison.
Ils étaient au moins une douzaine, en uniforme que je ne reconnaissais pas, avec des gilets par balle, un en civil aussi, certains dont le visage était masqué par la cagoule.
Mes oreilles bourdonnaient, je n’avais plus de salive, j’avais chaud, j’avais peur. Je n’avais pas de larmes, je voulais qu’on m’explique.
J’ai pensé une fraction de seconde que c’était une erreur, qu’ils n’étaient pas dans la bonne maison. Mais Nino avait levé les mains, comme s’il savait qu’ils étaient là pour lui. Avec son physique d’acteur, son allure svelte et musclée, sa peau parfaite, sa barbe de trois jours, ses cheveux soigneusement plaqués même au réveil, il avait couru vers la fenêtre et … Il avait levé les bras en l’air… comme quand le héros du film est un bandit qui s’attend à se faire prendre.

Ce n’était pas une erreur de porte… »

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