Derrière le comptoir à Bruxelles
Je suis musicienne autodidacte depuis 30 ans. Peinant à me faire connaître en raison de mon style rock sombre très personnel et des pensées particulières telles que « la célébrité retire forcément la pureté de l’art », la sauvage que je suis a bien dû, par défaut, travailler et subvenir à ses besoins. Cela m’a menée vers des métiers souvent précaires. Pour la première fois, ce ne sont pas des notes de musique qui m’ont sauvée d’un quotidien difficile, mais des mots qui sont arrivés. D’un coup. Comme une cascade.
Écrire derrière le comptoir, c’était rendre hommage à des personnes totalement invisibilisées, dont la société n’a que faire, préférant même les voir disparaître.
Je vous propose d’être acteur et actrice de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !
Derrière le comptoir à Bruxelles est un récit auto-biographique écrit plutôt avec légèreté, dans lequel je pose mon regard sur le travail de serveuse (effectué entre 2008 et 2011) dans les quartiers dits « chauds » de Bruxelles. Le tout est présenté sous forme d’observations numérotées.
J’y décris la précarité, l’atmosphère de la ville, les situations cocasses, la violence, parfois, la dureté de la vie, le racisme, l’alcoolisme … Avec un style et un regard très personnels, tentant de ne jamais plonger dans quelque chose de sombre, je témoigne du réel, en distillant mes propres sensations, et en usant de mon goût pour la dérision…
Ce livre doit être lu pour se faire une idée d’un monde loin des projecteurs de téléréalité ou autre monde virtuel dont se galvanise une certaine population actuelle…
Il montre qu’une chaleur humaine existe là où il n’y a pas d’argent, que le racisme est toujours à combattre, que la vie se vit concrètement. Et qu’à l’intérieur d’une société où des gens si différents se côtoient, comme dans un café, il est possible d’y construire un « Vivre ensemble ».
« 6/ Un de mes premiers jours, je rencontre R. Il est tout droit sorti d’un album du Petit Nicolas. D’ailleurs, il a la tête du Petit Nicolas, mais du Petit Nicolas qui aurait 65 ans et qui aurait bu des Jupiler dès l’enfance. Je lui demande ce qu’il a fait dans sa vie. Il me répond, avec un accent belge dont on ne peut douter, qu’il a été cuisinier dans la plus grande brasserie de Bruxelles… Et là, tout le monde s’esclaffe. J’ai l’air surprise, je ris un peu (on rit toujours un peu avant de savoir quelque chose dont tout le monde rit déjà). Un client me dit alors qu’en fait, il était cuisinier en prison. Ah oui ! Quand même… Et alors quand quelqu’un nous dit, au premier jour de votre emploi de serveuse, qu’il est allé en prison, je ne sais pas pourquoi… Mais alors je ne sais vraiment pas pourquoi, vous reculez un tout petit peu avec votre corps. Même d’un dixième de centième de mètre. On voudrait NE PAS… Car on est très, très tolérante, humaniste et tout et tout vu qu’on est de gauche et qu’on veut faire le bien partout et penser sans peur – être de gauche, c’est d’abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi : être de droite c’est l’inverse – C’est donc avec horreur que je me demande si je ne me suis pas engouffrée pendant une minute dans les ténèbres de la droite. »
27/ Je vis à Saint-Gilles maintenant, quartier situé au sud-ouest de la ville. Avec de beaux immeubles Art-nouveau, des parcs et des arbres. Le bar où je travaille est à Saint-Josse, au nord. Là c’est minéral, délaissé, et il faut chercher les arbres et l’air pur. C’est plutôt des odeurs de pisse sur les murs, et de graisse. Deux quartiers, deux ambiances. Je suis entourée de comédien.ne.s dans mon quartier, ce sont mes ami.e.s, on va à des concerts, des pièces de théâtre….Mais depuis quelques temps j’avoue que le bar est devenu ma maison, que je ne parviens plus à faire cohabiter dans ma tête, ces deux mondes. Lorsque je suis avec l’un, j’ai la sensation de trahir l’autre. La difficulté du monde que je vois à mon travail, bouffe petit à petit mes envies d’évasion intellectuelle, culturelle. J’y préfère les blagues grasses, les Batida coco, les phrases toutes faites, et les tons qui montent. Celui qui parle le plus fort est celui qui se fait entendre. Je rentre là-dedans avec des santiags imaginaires et je mange chaque jour des « bickies » (pain, fricadelle, salade). Oh que la cuisine française est loin ! Et autant vous dire que je commence à m’arrondir sérieusement…
28/ Un jour d’automne, j’ai tenu la porte de l’intérieur avec mes bras et mes jambes pour empêcher un étrange personnage de rentrer dans le bar car il est persona non grata. Du coup, il se jette de tout son corps (et avec ses béquilles) contre la porte. Même pour rentrer de force dans le pénultième concert du groupe The Cure, je ne ferais pas ça. Les gens sont bizarres parfois. J’attends qu’il se décourage. Dans le bar, pas mal de gens rient, mais moi je finis par avoir un peu mal aux bras, quand même !
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Les étapes de création
Mon objectif est d’atteindre 990 € de pré-ventes afin de rendre possible la réalisation des maquettes, la correction, l’impression et la promotion. C’est pourquoi je fais appel à vous, auteurs, auteures, lecteurs, lectrices, amoureux et amoureuses des mots ! Votre précommande permettra à mon projet de devenir réalité grâce à une équipe de professionnels.