Mon cinquième livre est un thriller. Une concurrence déloyale puis une lutte acharnée s’engagent entre deux hommes afin d’assurer la pérennité de leur propre entreprise. L’originalité de ce roman réside dans le fait que le principal protagoniste utilise des moyens sophistiqués pour arriver à ses fins : un meurtre déguisé en accident, un empoisonnement alambiqué, l’aide d’un marabout. À partir de documents réels qui concernent le domaine brassicole, je mets en évidence les talents des brasseurs qui ne manquent pas d’imagination pour nous faire découvrir de nouvelles bières.
Je sollicite celles et ceux qui souhaitent participer à la création de cet ouvrage concernant une boisson qui nous est familière et les en remercie.

Michel et Pierre Derken ( le Boss et le Patron ) sont les deux dirigeants d’une grosse entreprise brassicole familiale roubaisienne. André Campion est leur premier contremaître.

Michel Derken tapotait sur le clavier et Pierre vérifiait les commandes pour les actualiser si besoin. Les bordereaux avaient été édités la veille au soir. Une fois le travail de préparation et de correction terminé, Monsieur Campion partit à 7h remettre les consignes aux magasiniers qui avaient pris leur poste afin d’effectuer le chargement de chaque camion.
Les bruits des transpalettes et des moteurs des camions emplirent le hangar. Il allait rejoindre ses équipes lorsqu’il entendit un violent fracas. C’étaient des fûts de bière qui dégringolaient derrière lui. Il se retourna et aperçut ses deux employeurs ensevelis sous les containeurs. Il hurla, affolé, puis demanda qu’on appelle le SAMU. Tout le monde vint le rejoindre, les magasiniers et les chauffeurs-livreurs. L’assemblée était horrifiée. Michel était à terre gisant dans son sang, le crâne déformé, il avait apparemment reçu un conteneur de cinquante kilos sur la tête. Pierre gémissait, il se traînait à terre et se plaignait de son dos. Les secours arrivèrent trente minutes plus tard. Malheureusement, il n’y avait plus rien à faire pour le Boss. Le Patron fut placé sur une civière peu après l’arrivée de l’ambulance. Il hurla de douleur lors des manœuvres de manutention, mais il eut le temps de dire péniblement à son contremaître, avant de quitter les lieux, qu’il était certain d’avoir entendu le moteur d’un chariot élévateur avant la chute des conteneurs. Il ajouta ensuite péniblement qu’il souhaitait le voir à l’hôpital. De sa civière où il était couché, Pierre ne pouvait apercevoir Michel.
– Et mon frère, comment va-t-il ? demanda-t-il dans un souffle.