Après l’accident qui a rendu sa femme paraplégique il y a dix ans, et pour lequel il se sent responsable, François Mazard, brillant avocat, a sombré dans l’alcool, s’éloignant peu à peu du barreau. Lorsque sa femme met fin à ses jours, il apprend l’existence d’un testament insolite, qui va ébranler et mettre à contribution toute la famille. Mais un évènement inattendu, allié à un secret de famille, bien caché au fond d’une vieille commode du grenier, va changer la donne.

Les amoureux des vins dégusteront cette histoire douce amère avec délectation, tour à tour grave, comique et émouvante.

Une histoire qui commence en drame et se termine en fait de société, aidée par les vapeurs de la part des Anges. Avec en fond cette question existentielle, peut-on faire justice soit même concernant l’euthanasie ?

Extrait

Le drame remontait à dix ans. Depuis ce jour où, en pleine nuit, sa femme Hermine avait perdu le contrôle de sa voiture en revenant d’un dîner bien arrosé. On se souvient qu’ils avaient été invités chez des amis pour un anniversaire, mais qu’après une plaidoirie qui l’avait éprouvé, il n’avait pas voulu l’accompagner, la laissant partir seule à soixante kilomètres de là. Restée paraplégique après un coma de trois mois, elle passait ses journées dans sa chambre, où François n’allait pratiquement plus la voir. Brillant avocat, il s’était peu à peu éloigné du barreau en sombrant dans l’alcoolisme. Reclus dans sa vaste demeure, il vivait désormais entre sa gouvernante, Joséphine, et sa fille, Annabelle.

Celle-ci le tenait pour responsable de l’accident et n’entretenait avec lui que des rapports distants, pour ne pas dire inexistants. Ainsi, depuis le drame, ils ne faisaient guère que se croiser, de temps à autre, dans une maison où chacun avait ses quartiers. François passait ses journées dans le bureau du rez-de-chaussée où il y vivait, y dormait… et y buvait, tandis que sa femme était reléguée dans leur ancienne chambre, au fond du couloir, à côté de celle de Joséphine, et qu’Annabelle, murée dans son silence, occupait l’étage.