« Chutes en vrac » est un recueil de onze nouvelles inspirées de souvenirs ou purement imaginées, abordant des sujets très variés, légers ou sérieux. La volonté de l’auteur est de captiver le lecteur dans ces histoires courtes et de le surprendre par une chute qu’il espère inattendue, cocasse ou amusante.

« Amour double » présente ainsi une histoire amoureuse spéciale, « BILBO » la traque de terroristes, « Meeeeeeerde » un naufrage sur une île presque déserte. « 2075 » anticipe un monde plus sûr, « Sossusvlei » raconte une aventure qui aurait pu mal se terminer, « Apocryphe » celle d’une découverte dans une crypte secrète.

« Anonymous » s’intéresse à un groupe de parole et « Gaïa » à une nouvelle religion qui pourrait sauver la planète. « Kill Lanta » s’amuse d’une téléréalité qui n’existera jamais, de même que       « Jeux Augmentés » de compétitions imaginaires. Enfin, « VSMPO » s’inspire de faits et phrases réels sur une aventure en Russie.

Extrait (NB : de la nouvelle BILBO)

Six minutes plus tard, Jean-Louis s’asseyait à sa place habituelle autour de la longue table de la salle Foch. A peine un mètre entre cette table centrale et les murs. Pas vraiment facile de se déplacer autour une fois tout le monde assis. Le chef de Yves présidait la réunion, ce qui ajoutait à la gravité de la situation. Faudrait pas qu’ils s’emballent trop vite, pensa-t-il. C’est peut-être un canular d’une bande de hackers. Le dernier arrivé ayant soigneusement fermé la porte et enclenché le système de brouillage, Yves donna tout d’abord la parole à Jean-Louis qui fit un résumé concis et précis comme il savait le faire. L’intervention suivante était celle des crypto-analystes et linguistes qui avaient fait chou blanc dans leur recherche d’un code ou de la signification de BILBO. Le logiciel avait essayé toutes les anagrammes et cherché une traduction possible dans les 256 langues et idiomes recensés par le système, sans mettre en évidence aucune information digne d’intérêt. Ils s’accordaient néanmoins sur le fait que ce soit un nom de code quelconque décidé de longue date afin de déclencher une action d’agents dormants. Bon, fallait pas être bien malin pour en arriver à cette conclusion, pensa Jean-Louis. Le grand chef prit alors la parole.

Comme à son habitude, avare de mots, il donnait ses ordres en mode télégraphique :
Mise en place immédiate d’une filature serrée de ces trois gars. Piratage des trois mobiles. Interception des messages et conversations étendue à tous leurs contacts. Enquête de voisinage standard sur les fréquentations et parents. Infiltration du lieu de prière du 19ème. Mise en place de la cellule de coordination avec les services belges, hollandais, allemands, italiens, grecs, turcs et israéliens en plus des anglais, espagnols et américains. Voyez si ce message est apparu dans ces pays. Je m’occupe des contacts avec la DGSE sur l’Indonésie. Et on demande à la DRM un focus sur ce pays. Qu’ils mettent tous les satellites qu’ils peuvent dessus. Ça va coûter cher en hydrazine mais on s’en fout !