Cela aurait pu rester de simples notes sur mon téléphone. Mais, poussé par ma psychologue, j’ai décidé d’en faire un récit. Un récit sous forme d’introspection, sur la complexité des relations.

Achille, notre protagoniste, ne peut que le constater dans les siennes. Des relations qui peuvent être amicales, professionnelles voire même amoureuses. Cherchant à trouver sa place dans la société, il couche alors par écrit ses états d’âme en espérant atteindre un certain équilibre dans sa vie de tous les jours.

Cet ouvrage s’adresse à tout le monde avec des thèmes potentiellement universels. Nous avons tous, et toutes, été confrontés à de telles situations. Il ne s’agit en aucun cas d’un livre sur le développement personnel donnant la solution miracle. Nous sommes tous égaux et chacun est différent dans la gestion de ses relations. Et certaines peuvent être rudes.

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Extrait d’Autopsie de la relation de Raphaël Mireux

Achille retourna à son vélo. Comme à chaque fois, il refaisait encore et toujours cette même chorégraphie : chercher dans ses poches la clef de son antivol, la sortir, défaire son cadenas, le ranger, mettre son casque, ajuster ses écouteurs (même s’il avait conscience que c’est interdit…), choisir le morceau qui rythmera son trajet retour et enfin partir. Mais cette fois-ci, il ne réussit pas à démarrer tout de suite.

Il lui fallut quelques instants pour reprendre doucement ses esprits, revenir à la réalité, et surtout au monde qui l’entourait. Cette séance de thérapie avait été une nouvelle fois très intense, mais aujourd’hui encore plus. Il remit peu à peu ses idées en place, essayant de laisser de côté les émotions ressenties lors de cette séance, encore bien présentes dans sa tête.

Il se sentit tout à coup fatigué moralement. Les sensations étaient totalement nouvelles et il ne savait pas dire si c’était positif ou négatif. Il était tard et cela n’était plus le moment de les analyser. Déjà que s’infliger une séance de thérapie après une journée de travail n’est pas de tout repos, il était maintenant temps de rentrer chez soi, pour se protéger du monde extérieur. Il termina donc la chorégraphie là où il l’avait laissée, prit son élan, enfourcha son vélo et rentra chez lui.

Il y a toujours comme une sorte de sas de décompression quand il sort de séance. Aujourd’hui, cela avait été plus long que d’habitude… Finalement, il n’y a bien que sur son vélo qu’il retrouve les sensations qu’il préfère, celles avec lesquelles il se sent le mieux. De vous à moi, je dirais que c’est parce que c’est le seul endroit où il peut contrôler totalement la situation. Sauf que cette recherche constante et absolue de maîtrise de la situation ne peut pas être tenable sur la longueur. Il faut, à un moment donné, se laisser le droit à l’improvisation, réussir à débrancher son cerveau et à lâcher prise.