Il y a peu d’études qui ont été faites sur les Films de Guerre. Or, il s’agit d’un genre à part entière du Cinéma, scindé en plusieurs sous-genres protéiformes : des grandes fresques aux biographies, en passant par les films navals, aériens voire de prisonniers. Ensuite, selon le contexte historique et social dans lequel ils s’inscrivent, les films de guerre peuvent tenir des discours radicalement différents, allant du film de propagande au film pacifiste. Enfin, en raison de la force de frappe hollywoodienne, le genre a longtemps été cantonné aux guerres du XXe siècle. C’est oublier que ce genre peut aussi – voire très bien – traiter de guerres ou de batailles de l’Antiquité ou de l’Époque Médiévale.
L’idée principale de ce livre est de chercher à définir ce qu’est le film de Guerre pour faire une distinction avec des films « sur la guerre ». Et enfin, de proposer une présentation de différents films suivant cette problématique précise. Bien évidemment, la liste de ce livre est aussi subjective qu’incomplète. Il y a des films célèbres qui n’y figurent pas. J’ai ainsi privilégié nombre de films moins connus mais dignes d’intérêts.

Extrait :

Le film de Guerre est donc un film de combat(s) mais pas seulement. Il peut donc se décliner en plusieurs formes et en propos différents. Et inversement si l’on prend le cas de « Zero Dark Thirty » de Kathryn Bidgelow. Si la seule scène de combat du film se situe à la toute fin l’Histoire, l’œuvre de Bidgelow plonge le spectateur directement dans la traque de Ben Laden qui est un épisode de la Guerre contre le Terrorisme déclenchée par les États-Unis. Autre film devenu culte avec les décennies, « La grande évasion » de John Sturges, présente la particularité de n’offrir au spectateur aucune séquence de combat, même si la mort de protagonistes est bien présente. Pourtant, le film appartient bien au genre dit de guerre. Premièrement, le film suit un fait réel de la Seconde Guerre mondiale en en modifiant toutefois quelques lignes (l’évasion collective du Stalag-Luft III de Sagan). Ensuite, les personnages sont tous des officiers d’aviation qui échafaudent un plan d’évasion sophistiqué et ambitieux suivant un objectif établi. Et c’est à partir de cet objectif (une évasion nocturne de plus de deux-cents hommes) que se construit le récit.