Trois êtres aux vies brisées vivent sur une base aérienne désaffectée, rejetées par une société qui ne veut plus d’eux. Là-bas, ensemble, ils tentent de reconstruire ce qui a été perdu, formant une famille aussi atypique que fragile. À travers leurs liens naissants, ils redonnent un sens à leur existence. Mais un jour, un être mystérieux, tombé du ciel, vient bouleverser l’équilibre qu’ils avaient réussi à atteindre, les confrontant à des certitudes qu’ils pensaient inébranlables. L’originalité de ce récit réside dans le narrateur : un chien, témoin de leur aventure, qui raconte leur histoire avec son regard canin, teinté d’humour et de sensibilité. À travers ses yeux, vous découvrirez cette histoire de résilience, d’espoir, et de renouveau, où chaque personnage tente de retrouver sa place dans un monde. Je vous invite à plonger dans des récits où le fantastique se mêle à la réalité, inspiré par la poésie des textes de chansons. Cette histoire que je raconte est un voyage, une exploration de l’imaginaire où les émotions et les rêves prennent vie. Lire ce livre, c’est découvrir des histoires qui ne se contentent pas de suivre les chemins tracés. C’est entrer dans l’intimité de personnages aux multiples facettes, qui vous emmèneront dans des récits à la frontière entre le réel et l’invisible. Mon écriture cherche à capturer cette magie subtile qui existe dans les détails, dans les non-dits, et à la partager avec vous. Si vous aimez être surpris, si vous appréciez quand l’imaginaire s’invite dans le quotidien, alors ce livre saura éveiller votre curiosité et toucher votre sensibilité.

Eddie insiste, elle voudrait comprendre : « Mais putain, pourquoi cette violence ? Pourquoi est-ce que tu réagis toujours avec tant d’impulsivité ? C’est quoi ton problème ? lui demande-t-elle, à la limite de l’agacement. » Pour la première fois depuis le début de la conversation, Miossec ose redresser sa tête. Il pose ses deux coudes sur la table et regarde Eddie dans le fond des yeux. Il semble réanimé par les propos de la jeune fille.
« Tu sais, je n’ai pas toujours été aussi… sombre, violent et cynique. Il y a un temps où j’étais lumière. Mais depuis que j’ai quitté ma ville et ma mère, je vis dans les ténèbres. L’éloignement, son absence, c’est comme si on m’avait arraché le cœur et qu’on me demandait de continuer à vivre. Sa pensée arrive encore à m’ôter le sommeil. Les soirs d’orage quand Brest vient hanter mes cauchemars, que la foudre illumine le ciel et sature la nuit de ses grondements sourds, m’obligeant à danser avec l’insomnie, je m’assois sur le bord de ma couchette, le cœur serré, en m’attendant presque à la voir s’encadrer sur les lueurs des éclairs. Je garde mes yeux ouverts les nuits pour voir venir le jour. Depuis j’erre comme une ombre, je joue la comédie pour survivre. Je crie sur tout le monde. Mais c’est un masque. Je ne supporte pas d’être contredit, je ne supporte aucune frustration, je suis facilement brutal. Ce n’est qu’un moyen d’oublier qui je suis. »
Eddie, émue au bord des larmes lui demande alors : « Mais si c’est une telle souffrance, pourquoi être parti ?
— Je me sentais en danger, je ne supportais plus la place que j’occupais dans cette famille. La famille a l’art de tout diviser en deux, le père, la mère, l’argent, les rêves et les sentiments. Elle divise les peurs qui nous hantent et les désirs qui nous animent. Tout se partage et au final, tout se perd. La part des autres estompe notre propre existence en gommant notre singularité, notre extraordinaire. Personne ne s’écoute, tout le monde s’exprime et nos pleurs, nos cris, s’évaporent au milieu du bruit. Plus personne ne perçoit nos craintes et nos souffrances.
Personne n’entend nos espérances et n’accepte nos différences. Je voulais m’offrir une vie pour voir ce que ça fait. Ma famille a construit autour de moi des barrières qui me limitent dans cette société faite d’équilibres. Je voulais les détruire. Partir libre.
— Oui et bien tu n’adoptes pas vraiment la bonne attitude. Tu n’es pas obligé de les détruire à grands coups de poing. Essaie avec un soupçon de souplesse ! Parce que, en attendant… le danger c’est toi ! »