Ad Absurdum raconte la rencontre improbable de deux âmes pour qui la vie est devenue un combat. C’est une tragédie drapée dans une comédie sinistre, voire l’inverse. C’est un conte moderne sur l’amitié et le deuil (et un tas d’autres trucs).
Le destin a voulu que ces deux-là se croisent et mènent une guerre sans espoir contre leurs propres démons et, comme tous ceux et celles qui ont grandi dans les années 90 vous le diront, la meilleure arme contre les maux de toutes sortes, c’est le pouvoir de l’amitié.

Elle a treize ans, elle est malade et clouée au lit, privée de son enfance, en colère contre la vie, en colère contre les gens, en colère contre à peu près tout, en fait.
Mais elle se démène comme un beau diable. Tout ce qu’il lui faut, c’est un public.
Il a plus de deux fois son âge, il a démissionné de la vie ou en tout cas aimerait que ce soit le cas. Il passe ses journées à fumer et à attendre quelque chose qui n’arrivera jamais. Tout ce qu’il lui faut, c’est que quelqu’un lui dise, gentiment, de bouger son cul et de faire quelque chose de sa vie.

C’est une nouvelle sans prétention qui n’aspire qu’à raconter une histoire drôle et touchante, à grand renfort de références pop culture. C’est un récit qui s’inspire de choses aussi diverses que Friends, The Virgin Suicides ou encore Ally McBeal.
L’absence de narration et le fait que l’intégralité de la nouvelle soit composée de dialogues en font un livre très facile à lire par tous (à partir de 14-15 ans). C’est aussi et surtout, comme bon nombre de romans écrits de nos jours ou par le passé, une excellente thérapie et puisque souffrir seul n’est jamais bien drôle, vous êtes tous conviés à la fête.

Extrait

Jay: T’appelles ta mère Esther ? Attends, est-ce que tu fais partie de ces mômes qui appellent leurs parents par leur nom parce que ça fait branché ou rebelle ou je sais pas quelle connerie ?
Moira: Absolument pas, espèce de misérable connard plein de préjugés. Je l’appelle Esther parce que c’est un très joli prénom et que j’aime m’en servir. Elle le sait et ça ne lui pose aucun problème.
Jay: Ah, au temps pour moi.
Moira: Ouais, au temps pour toi.
Jay: Elle tient le coup ?
Moira: Ouais, elle est coriace. Elle s’en remettra, un jour ou l’autre. Qui sait, peut-être même qu’elle se remariera et aura un autre môme. Oh, je vais adorer le hanter, ce p’tit bâtard.
Jay: Et toi, tu tiens le coup ?
Moira: Pourquoi t’es pas au boulot ?
Jay: De quoi ?
Moira: Il est 16h passées, on est au milieu de la semaine. T’as pas un boulot, des trucs à faire ?
Jay: J’ai pas vraiment de boulot.
Moira: Tu vis de quoi ?
Jay: Je vis pas vraiment non plus.
Moira: Ce qui veut dire ?
Jay: C’est plus quelque chose à mi-chemin entre survivre et passer le temps.
Moira: Putain, c’est déprimant. Et je m’y connais.
Jay: Ouais, ben, on peut pas gagner à tous les coups.
Moira: T’as déjà gagné au moins une fois ?
Jay: Je pense, ouais. Au fait, elle fait quoi comme boulot, ta mère ?
Moira: Elle bosse dans les pompes funèbres.
Jay: Wow. Ça, ça s’invente pas.
Moira: Ouais je sais, la vie est pleine de magie. Et d’enfants morts.