Mon livre aborde à la fois le cancer et l’homosexualité … 2 combats de ma vie qui se sont entrelacés. Dedans j’y aborde comment la maladie m’a poussé à faire mon coming-out et m’assumer ; mais surtout j’y parle de tout ce qu’il y a après l’arrêt des traitements, car j’estime que peu de gens étant passés par-là l’évoque. « L’après » a été pour moi bien plus dur à gérer que les semaines de chimiothérapie et je trouve qu’on devrait plus parler aux malades de ce qui les attends après et trouver des solutions pour les aider à traverser cette épreuve sur le long terme. » « L’après » a été pour moi bien plus dur à gérer que les semaines de chimiothérapie et je trouve qu’on devrait plus parler aux malades de ce qui les attends à la fin des traitements et trouver des solutions pour les aider à traverser cette épreuve sur le long terme.

Ce qui selon moi pourrait inciter les gens à participer à sa création est qu’il aborde de vrais sujets de sociétés qui concernent tout un chacun de près ou de loin ; et parfois l’histoire des autres peut nous aider à avancer dans nos propres combats.

Extrait

A l’annonce du verdict, j’avais cette envie d’arracher moi-même ce corps étranger qui s’était invité de lui-même dans mon intimité, mais ne pouvant le faire j’aurai voulu que l’on m’emmène au bloc directement afin d’ôter cette chose qui semblait grappiller du terrain et dévorer ma vie. Pour en être libéré, il me fallait d’abord me lancer dans ce marathon d’examens que je devais effectuer sur deux jours avant l’orchidectomie … Eh oui c’est ainsi que mon urologue me présenta l’opération qui m’attendait. Un bien joli nom pour parler de l’amputation chirurgicale d’un testicule, non ? Quelque part, cela me fit sourire car ironie du sort : l’orchidée est une de mes fleurs préférées et elle symbolise la passion suprême, la sensualité. Elle est également associée à la fertilité et la fécondité car dans l’antiquité grecque le mot « orchis » signifiait : testicule.

Mon urologue me proposa de me mettre une prothèse pendant l’intervention si je le souhaitais pour remplacer le testicule qu’il allait devoir enlever. Il m’expliqua que c’était une prothèse en silicone dont il choisirait la taille en fonction de l’autre testicule pour que le résultat soit uniforme ; et pour moi il était important qu’à la suite de cette opération, je n’ai pas une sorte de déséquilibre esthétique qui me rappel pour le reste de ma vie ce que j’avais vécu, alors je n’ai pas hésité une seconde pour accepter cette suggestion. Il faut savoir que ma prothèse ne m’a jamais gêné et qu’aucun des partenaires sexuels que j’ai pu avoir depuis ne s’en est aperçu si je n’en parlais pas en leur racontant mon passé. J’ai pleinement conscience de la chance que j’ai de ne pas être obligé d’évoquer cette histoire qui m’appartient contrairement à d’autres malades qui ont des séquelles physiques qu’ils ne peuvent dissimuler.