Entretien avec Virginie Beaudry auteure de Le secret de Rose
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
J’attendais fébrilement le facteur, avec l’impatience d’une enfant qui attend ses cadeaux de Noël. Il devait arriver d’un jour à l’autre, et puis ce jour tant attendu est arrivé. A l’ouverture de la boîte aux lettres, le carton se trouvait là, prenant toute la place. Je l’ai saisi, avec précaution, comme s’il contenait des objets fragiles. A mes yeux, ce carton avait une telle importance ; le projet d’une vie, ou presque. Un désir inavoué, secret, qui prenait enfin vie. Le carton déposé sur la table de la salle à manger, je l’ai ouvert, reprenant ma respiration. Ils étaient là, bien réels, entre mes mains. La couverture bleu marine, celle que j’avais choisi quelques semaines plus tôt, me sautait aux yeux. Et puis, un détail. Mon nom. Mon nom sur la couverture. Je fus alors saisi par un sentiment de fierté et d’accomplissement. J’y étais arrivée. Après des mois, des semaines d’écriture et de recherches, le rêve devenait réalité. Mais allait-il plaire à des lecteurs ? Qu’en penserait ma famille ? mes proches ? Le doute s’est parfois emparé de moi, mais je l’ai vite balayé car après tout, les personnes qui critiquent sont souvent celles qui n’ont jamais osé aller au bout de leur rêve.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Alors que je mettais un point final à mon manuscrit, une personne très proche l’a lu et m’a répondu « c’est toi qui as écrit ça ? c’est incroyable. C’est beau et touchant ». Puis, un autre ami l’a lu et a confirmé le premier retour. Après la parution, les compliments ont continué. « Magnifique histoire rempli d’émotions, qui nous transporte au cœur du récit. Un premier roman très réussi ». « Dès les premières pages, j’ai été happé par l’histoire. Je ne peux que vous conseiller de l’acheter ». Les lecteurs me disent souvent qu’ils sont happés par l’histoire et qu’ils n’arrivent pas à s’arrêter de lire. D’autres m’ont même confessé que mon roman les avait réconciliés avec la lecture. C’est pour moi une belle reconnaissance et le compliment le plus touchant.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
L’édition est la finalité d’un travail d’écriture. Certains disent qu’ils aiment écrire pour eux, et je le comprends et le respecte. Mais ma finalité était qu’il soit édité pour que mon histoire prenne vit. Je voulais que Rose soit entendu, même si je sais qu’elle n’a pas existé. Je sais toutefois que certaines personnes, qui ont vécu la guerre, se reconnaîtront. L’amour, la guerre, l’amitié, sont des sujets universels.
Cette expérience m’a appris à mieux m’organiser dans mon travail d’écriture. Je sais désormais exactement comment je fonctionne et ne me stresse pas si je n’écris pas pendant une semaine !
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Je ne sais pas si « originalité » est l’adjectif qui convient à mon roman. Je ne le considère pas comme original mais plutôt authentique. Il retrace une vie, qui aurait pu être une histoire vraie, à travers l’Histoire. Je l’ai voulu authentique dans les sentiments, dans les faits, les lieux, et surtout dans les personnages. En lisant le premier chapitre, les lecteurs ne s’attendent pas à être autant bouleversés et c’est en effet ce qui ressort des retours.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
J’ai commencé mon travail par une idée qui m’a toujours attiré : ouvrir un salon de thé – bibliothèque. Alors j’ai imaginé ce salon, je l’ai rêvé, puis il a pris vie sous ma plume. J’imaginais les odeurs des thés, des cafés, des pâtisseries, les textures des meubles, l’ambiance. Et puis étant passionnée d’histoire, et plus particulièrement de la seconde guerre mondiale, l’idée m’est apparue. Je me suis amusée à créer une famille, avec son arbre généalogique pour éviter les anachronismes, et les recherches se sont imposées au fur et à mesure. J’écris sur un site internet, gratuit, pour me permettre d’écrire tout le temps, n’importe où. J’ai sur ce site une page où je note les événements de l’histoire qui m’intéresse. Puis, sur une autre page, un résumé succinct chapitre par chapitre. Puis les chapitres, un par un, prennent vie. La fin est dans ma tête, je sais exactement où je veux aller, et comment y arriver. Même si parfois des idées viennent perturber mes plans ! Mais c’est fascinant, et tellement excitant. L’écriture et une drogue douce, qui fait du bien à l’âme. Lors de l’écriture, je me mets dans la peau de mes personnages, je les incarne.
Je n’ai pas de rituels, et je peux écrire n’importe où, n’importe quand. Il me faut juste mon ordinateur et une connexion internet ! Cependant, je dois être au calme, et je n’écoute pas de musique en écrivant. Je dois être à 100% en harmonie avec moi-même. Je suis du matin et j’ai beaucoup écrit alors que la maison était calme et la famille endormie. Les soirées d’été sont également très agréables et propices à l’écriture, en ce qui me concerne.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?
Le second roman est terminé. J’ai mis un point final à mon manuscrit cet été. Il retrace la vie d’une concierge à Paris pendant la seconde guerre mondiale. Encore ! La guerre aura une place importante dans ce nouvel ouvrage, mais l’amitié y sera plus forte. Les concierges ont joué un rôle très important à cette période, et ceci est un hommage à ces femmes, et à tous ceux qui ont luttés pour la cause des juifs.
Virginie Beaudry , auteure de Le secret de Rose, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.