Entretien avec Ulice Lombard – Retour de la colline du désespoir
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Lorsque le livre est paru, je n’ai pas tout de suite réalisé ce qu’il était en train de se passer. Tout ça me semblait vraiment très abstrait, mais lorsque j’ai reçus les exemplaires chez moi, je n’ai pas osé ouvrir les cartons tout de suite. Peut-être par crainte, certainement par émotion aussi. Ce n’est que lorsque j’ai fini par ouvrir un carton et que j’ai pris Retour de la colline du Désespoir dans les mains que j’ai vraiment compris. Là j’ai été traversé par un sentiment très particulier fait de fierté, mais aussi d’une grande tristesse et finalement une sorte de répulsion. Un proche m‘a confié que c’était normal et que ce sentiment, les femmes le connaissent pour la plupart, plus précisément lorsqu’elles prennent leur nouveau-né la première fois tout contre elle. La naissance du livre, m’a fait comprendre que tout ce que j’avais expulsé en l’écrivant, ne m’appartenait plus, comme un cordon ombilical qui aurait été coupé. Je sais désormais que RdlcdD vit sa propre existence de livre.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les retours des premiers lecteurs m’ont porté. La plupart m’ont souligné que le style et l’écriture les avaient surpris. Quelqu’un m’en a parlé comme une rafale de mitraillette, un autre comme une claque en plein visage. Ceux qui apparaissent dans le livre ont été bluffés, notamment par les descriptions de personnages, des paysages ou des émotions. Quelques-uns m’ont rapportés avoir ris, et même pleuré pendant la lecture, mais tous ont eu le même sentiment d’avoir été happé par le livre au point de ne plus pouvoir le lâcher, même ceux qui n’avaient pas, ou plus l’habitude de lire.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Cette expérience d’édition a été très positive, tout s’est déroulé extrêmement vite. La levée de fonds aura duré moins de 48 heures pour atteindre l’objectif maximal (150%), le maquettiste a immédiatement saisi l’esprit de ce que j’avais écrit, et m’a proposé une couverture de grande qualité, et la correction aura été un beau moment d’échange.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Cet ouvrage est effectivement très original. Par sa conception particulière, puisqu’il commence par la fin de l’histoire, par le nombre important de niveaux de lecture disponibles, où chacun peut y prendre ce qu’il désire, mais surtout par le style très direct et percutant que j’ai pu utiliser.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
D’abord fait pour exorciser un syndrome post traumatique lié aux opérations militaires, j’ai finalement abordé ce que j’avais écrit comme un livre en devenir. Initialement rédigé au passé, il était impossible de le lire. J’ai dû remettre ce que j’avais jeté sur papier au présent, puis le plan s’est imposé de lui-même. J’ai ensuite eu à écrire ce qui manquait entre les parties existantes, développer les descriptions, travailler les transitions entre les chapitres et me documenter sur les quelques citations et références que j’ai placées tout au long du récit. J’ai essentiellement pris le temps d’écrire dans les trains puisque j’ai eu à beaucoup voyager durant cette période ; le fait de n’avoir rien d’autre à faire pendant les trajets, m’a beaucoup aidé à me concentrer sur l’écriture. Au total il m’aura fallu huit années pour faire naître Retour de la colline du Désespoir.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Une vingtaine de pages sont déjà écrites pour un futur livre, qui sera très probablement un roman qui parlera de relations humaines, d’archanges, d’injustices, de destins fulgurants, d’Amour, du Diable, et d’intrigues d’espions.
Ulice Lombard, auteur de Retour de la colline du désespoir disponible sur le site des Editions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.