Entretien avec Sophie Malfré – Destins empoisonnés

Entretien avec Sophie Malfré – Destins empoisonnés

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

L’annonce de parution de mon premier roman « Destins empoisonnés » a été foudroyante ; une émotion nouvelle de joie et de surprise, presque mystérieuse.

C’était comme irréel. Partir d’une envie, d’une idée, créer un projet, le mettre en forme, le faire naître et grandir et le voir enfin aboutir après tant de mois écoulés, pour l’exposer aux yeux de tous, c’est un plaisir personnel profond et inespéré. Ce rêve, empreint de naïveté, vient toutefois très vite raccrocher la réalité quant au travail qui doit suivre, promotion et distribution ; un autre défi.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Mes premiers lecteurs sont des personnes plus ou moins proches, qui me connaissent bien, voire très bien pour certains. Ils m’ont retrouvée au travers de mon écriture, ce qui rendait les critiques et les impressions parfois difficiles à expliquer et forcément faussées par les sentiments. Tous ont aimé l’histoire, certains l’ont adorée malgré la noirceur psychologique qui a perturbé et dérangé certaines âmes réceptives. D’autres ont été projetés au cœur d’un polar noir dont le scénario les a tenus en haleine jusqu’à la fin.

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ?
En avez-vous tiré des enseignements ?

Le travail d’écriture est un exercice quotidien très intense et formateur qui vous
apprend l’opiniâtreté et vous demande un réel travail d’introspection. Le temps n’a plus la même dimension et vous demande de la patience, beaucoup de patience, pour arriver à ses fins. L’ultime difficulté est de prendre la décision d’arrêter, de mettre un point final à son projet, d’accepter qu’il ne soit pas parfait et se satisfaire de cette imperfection au risque de ne jamais pouvoir y mettre un terme. La deuxième étape est celle de l’édition qui réclame plus encore de stoïcisme et de ténacité. C’est presque un exercice héroïque, une quête qui peut parfois ne jamais prendre fin.

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

L’audace de ce roman choral est, par définition, cet aller-retour entre les voix et les pensées des deux personnages principaux, Constance et sa mère. Elles racontent leur histoire, chacune de sa place, décrivant son propre calvaire et ses méandres psychologiques. Chaque femme, quelque soit son âge, peut se sentir proche d’elles, se projeter, tantôt dans la peau de l’une, tantôt dans celle de l’autre, ou parcourir ces destins à la découverte de l’inconnu. Ce roman, loin de s’adresser exclusivement aux femmes, peut venir toucher quiconque s’y aventure, et l’entraîner dans les abysses d’un drame humain. 

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Ce temps d’écriture, pur plaisir, parfois bourreau car bouleversant et tourmenté, m’a gratifiée d’une immense richesse. Introspection, réflexion, création, imagination,
temps, persévérance, courage, douceur, douleur, peur, jouissance, bénédiction, jeu, fantaisie, chance, mission, cadeau, paix, difficulté, épanouissement … tant de mots pour décrire cette tâche !
Plongée dans mes pensées, je ferme les yeux et je regarde le film se dérouler tranquillement, scène après scène, image après image, visualisant tous les détails possibles, les sons, les odeurs, les sensations, tout ce qui pourrait faire vivre une histoire et ses personnages. Ecrire est un travail fastidieux qui demande de la rigueur et de la constance. Un mot, une phrase, un paragraphe ou plusieurs pages, je me mets, le plus régulièrement possible, devant l’ordinateur et je travaille, quand bien même, je lègue ce temps à la réflexion.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?

Un second roman est en cours d’écriture mais dans un tout autre registre, plutôt dans le domaine du fantastique, mêlant réalité et surnaturel. La structure de l’histoire sera totalement différente avec un texte narratif et plus de personnages qui, j’ose l’espérer, seront tout aussi attachants que Constance.

Sophie Malfré, auteure de Destins empoisonnés, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.