Entretien avec Sophie Chavignon – Chaque seconde est ta vie
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premières personnes à m’avoir fait un retour sur le livre, l’objet, le fond, la forme, le style, l’histoire… sont des gens qui n’ont pas forcément l’habitude de lire beaucoup de romans ou témoignages. Et tous m’ont dit avoir été surpris par la fluidité du récit qui se lisait très facilement. Le livre commencé était selon eux difficile à poser.
Ils m’ont aussi précisé que malgré la gravité du contexte, ils avaient beaucoup ri. Pleuré aussi, mais beaucoup ri.
Certains ont même évoqué avoir reçu force et « leçon de vie » sans aucune prétention.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Un journal n’a rien d’original. Pour ne pas dire qu’il est démodé voire souvent critiqué et pas tellement pris au sérieux dans le milieu. Mais le doux mélange du parcours médical et de mes lectures et activités artistiques durant cette période est, je pense, atypique.
Ecrire m’a aidée à tenir le choc, le coup et la durée. Ecrire est ce que j’aime faire. Il en est de même de la lecture,… puis des zentangles.
C’est tout cela qui m’a guérie.
Ce livre, est, je l’espère, une aide pour les personnes malades mais aussi et, peut-être surtout, pour l’entourage.
J’espère que les gens comprendront mieux… et souffriront moins !
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Ce travail d’écriture était une sorte de colonne vertébrale, un projet que je devais mener pour gérer au mieux la durée des traitements et de la maladie. C’était aussi, inévitablement, une façon de cracher ce cancer. Un défouloir. Une catharsis.
Donc, je me suis obligée à écrire tous les jours.
Comme si j’allais au travail, je m’installais à mon bureau et je noircissais les pages.
Un planning, un emploi du temps, un cadre… afin de ne pas perdre pieds.
J’écris d’abord au stylo sur un cahier ou livre blanc. La main doit courir sur la feuille. Pas de frein, pas de censure. Puis dans un second temps, je saisis à l’écran. Et là, en même temps, je réécris, je corrige, j’améliore, je complète. Je laisse poser. Et j’effectue plusieurs niveaux de relecture.
L’écriture initiale nécessite un enfermement, un cloisonnement, un silence total « hors la vie ». Cancer et Covid ? Parfaits pour écrire un livre…
Et j’ai toujours avec moi un petit carnet. Souvent des phrases arrivent dans ma tête, toutes seules, après coup… en voiture, au réveil, la nuit. Je les note immédiatement.
Sophie Chavignon, auteure de Chaque seconde est ta vie, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.