Entretien avec Simon Dominati auteur de À l’ombre de l’école
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
La satisfaction de faire œuvre optimiste puisque le livre relate le parcours atypique d’une personne dont le destin semblait scellé dès l’âge de cinq ans. Un écolier en difficulté à cause d’une surdité partielle mais handicapante survenue au sortir de la maternelle, se construisait tout seul, baignant dans un milieu très modeste où les analphabètes tenaient le rang.
Très fier, lorsque l’Académicien Erik Orsenna m’a invité à écrire cet ouvrage à la suite d’une rencontre inopinée en 2020, nous avons bavardé, environ deux heures en tête à tête.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premières réactions ont été celles d’enseignants qui découvraient une autre manière de concevoir la classe en quittant les sentiers battus, les éclairant d’aspects inédits dans la pratique didactique et pédagogique. Etonnés, certains ont souhaité me rencontrer, un rendez-vous est pris avec une directrice d’école pour le printemps prochain.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
J’ai surtout retenu l’aspect relecture. J’écris souvent en premier jet, sans relecture, je passe à autre chose très rapidement. En effet, cela se comprend en découvrant l’ouvrage puisque je suis un lecteur très particulier, ma propension à l’écriture rapide et aux formats courts, ma pratique quotidienne du blog « Le cours de la vie » (près de 3500 textes à ce jour), ne se prêtaient pas forcément à la construction aisée d’un ouvrage conventionnel.
Les enseignements ne sont pas une surprise puisque je savais que mes réflexions sur tout ce qui bouge, trop concentrées tant en forme que fond allaient me donner du fil à retordre. Avec le temps et la pratique, l’évolution de l’écrit est évidente puisque j’ai déjà l’intention d’écrire un roman alors que je m’étais cantonné au format nouvelles.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Un galérien de la lecture, un lecteur très tardif qui savait lire à minima à l’âge de 14 ans se spécialise dans la rééducation de la lecture comme le traitement de la dysorthographie après avoir été longtemps le champion de la faute d’orthographe, cela ne court pas les rues, c’est le moins que l’on puisse dire. Toute l’originalité réside dans un parcours surprenant, le petit écolier en perdition est devenu très observateur, créateur de nouveautés pédagogiques et très empathique puisqu’il retrouvait en chaque enfant qu’il soutenait, l’écolier qu’il était. Il connaissait le chemin, la conduite de l’aide lui semblait une évidence.
Mes premiers lecteurs très surpris en me découvrant m’ont témoigné, évidemment, toute leur sympathie.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Tout simplement, je ne me suis jamais posé de questions sur ma manière d’écrire qui est spontanée sur les choses de la vie, notamment. Je cueille le quotidien comme il s’impose à moi, j’analyse, j’actionne le bon sens paysan dont je suis imprégné de par ma condition originelle et de toujours. Je suis nature dans mes écrits, un peu philosophique, me dévoile en amoureux de la vie, c’est mon seul secret pour être écrivant. C’est ainsi que je me définis car écrivain me semble trop prétentieux pour ma personne. Je me dis « écrivent » aussi puisque j’écris au vent de mon blog et qui aime mes gambades, me suis.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?
Oui, et c’est déjà fait, ce sera mon quatrième. « Une lueur dans la brume » est quasiment prêt et attend son moment. Il s’agit d’un essai de « philosovie ».
La philosovie est à la philosophie ce que la pratique est à la théorie. C’est un chemin de vie qui se nourrit de son parcours, un chemin qui se construit en cours de route.
Il relatera des faits réels pas toujours très heureux et dans cette brume de la vie, une lueur transparait à chaque fois, tacite, elle invite à aimer la vie. L’auteur laisse transparaître ses lueurs, le lecteur trouvera les siennes. Il les débusquera au coin d’une phrase, au pied d’un paragraphe ou d’un chapitre et toujours la vie est belle, la plus belle à se faire aimer.
Un autre suivra, ce sera un roman très surprenant tant dans sa trame qu’à travers l’image de ma personne. Une face très étonnante, jamais soupçonnée se livrera au grand jour. J’ai même imaginé une surprise au niveau de l’édition mais là tout dépendra de l’éditeur qui acceptera ou pas.
Voilà, j’ai galéré dans ma vie pour trouver ma place, aujourd’hui, je suis heureux et je promène mes derniers pas de sénior…
Simon Dominati , auteur de À l’ombre de l’école, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.