Entretien avec Robert Viprey – Le temps d’un départ
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les retours des premiers lecteurs ont été très positifs, mais pour ma part, je montrais quelques réserves : il s’agissait souvent de gens de mon entourage, qui à priori ne souhaitaient pas me déplaire. Certains, qui ont toutefois apprécié le rythme, le style, n’avaient pas très bien compris ce que je voulais dire ici : je leur ai expliqué que le personnage restait adolescent tant qu’il ne vivait que pour le présent, et qu’il ne devenait adulte que lorsqu’il arrivait à abandonner ses chimères.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Le thème que je développe dans ce livre – à savoir, l’adolescence devant être suivi de l’entrée dans l’âge adulte, n’est certes pas très original : nous ne pouvons que citer ici notamment Proust, « A l’ombre des jeunes filles en fleur », ou Pagnol avec son « temps des secrets ». Loin de moi était l’idée de rivaliser avec de tels auteurs, c’est pourquoi si je voulais aborder ce sujet, il me fallait le présenter sous un angle nouveau. C’est pourquoi je l’ai situé dans une époque particulière, le lendemain de mai 1968, et ai raconté l’histoire de cette façon particulière : tout le récit est présenté sous forme de retours en arrière durant ce voyage qui symbolise précisément le départ vers une autre vie.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Je n’ai pas rencontré de mal à écrire cette histoire. Pour le faire, je ne me suis imposé aucune astreinte : j’écrivais lorsque bon me semblait ; il m’est arrivé de quitter brusquement la table du repas, une idée brutalement m’étant venue. J’écris toujours dans le mode continu du livre : jamais je n’anticipe, en écrivant un chapitre devant se situer un peu plus loin, sauf si bien sûr, à la relecture, je juge important d’inverser l’ordre de certains évènements. Je m’efforce d’arriver à la fin de mon texte de cette façon linéaire, puis je le reprends nombre de fois, à chaque fois dans son intégralité, tout cela pour qu’ un jour, je prenne la décision ferme que je n’irai pas plus loin, que mon texte restera ainsi jusqu’à la correction finale avec un professionnel.
Robert Viprey, auteur de Le temps d’un départ, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.