Entretien avec Régis Pascal, L’Embrunais auteur de Par défaut ou l’histoire d’un parcours pénitentiaire
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Lorsque mon livre est paru, cela a été pour moi une grande joie, le sentiment d’avoir réalisé un rêve. Le long chemin de l’écriture, le choix de la maison d’édition, la maquette du livre, tout cela trouvait son aboutissement. Mais aussi de la fierté empreinte de modestie, j’avais écrit mon premier livre mais allait-il plaire aux éventuels lecteurs ?
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Mes premiers lecteurs ont été essentiellement celles et ceux qui avaient précommandé mon livre sur Simply-Crowd, le nombre important de précommandes a dépassé largement ce que je pouvais espérer. C’était soit d’anciens collègues de travail soit des connaissances. Les premiers retours ont été très positifs, sur la surprise de mes lecteurs de voir que j’avais écrit un livre tout seul, mais aussi sur mon vécu professionnel souvent méconnu.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Je n’avais aucune expérience, ni sur l’écriture ni sur l’édition. L’écriture d’un livre, en ce qui me concerne une autobiographie, a nécessité de la persévérance, un très important travail de mémoire puisque je n’avais aucune note écrite sur quarante et une années d’exercice de mon métier, dans des lieux et des fonctions très différents. Cette expérience m’a prouvé que c’était possible de se remémorer toutes ces années et de les partager avec des lectrices et des lecteurs.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Ce qui fait l’originalité de mon livre, c’est que chaque mot, chaque phrase, représente uniquement du vécu, dans un milieu professionnel méconnu du grand public. Le milieu carcéral est souvent perçu comme un lieu où l’on place des hommes et des femmes, des mineurs que notre société ne veut plus voir après des actes plus ou moins odieux. Des lecteurs et des lectrices qui n’avaient aucune connaissance de la détention, ont découvert au travers des pages de mon livre des situations qu’ils n’auraient jamais pu imaginer. Et pourtant ce n’est pas de la fiction mais bien du vécu.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Lorsque j’ai décidé d’écrire mes mémoires professionnelles, je ne savais pas du tout dans quoi je me lançais. Quel titre, quels chapitres ? Pourrais-je tout dire ce que j’ai vécu, sans choquer les lectrices et les lecteurs ? Quelle chronologie ? Quel titre, j’avais des idées mais il fallait que le titre reflète l’ensemble du livre. Il y a eu des périodes parfois longues où je n’ai pas écrit, pris par d’autres activités ou engagements, et d’autres moments où j’ai été plus productif. En écrivant sur mon ordinateur, je voyais défiler le nombre de mots, le nombre de pages, c’est motivant et au final comme le format du livre est plus petit que celui du traitement de texte, cela fait un nombre conséquent de pages. Il m’aura fallu trois ans pour écrire le livre. Ne jamais se démotiver, ce projet était quasiment présent au quotidien dans mon esprit.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?
Oui j’ai commencé un autre livre, ce sera un roman sur l’histoire d’un jeune garçon d’après-guerre.
Je souhaite également écrire un autre livre sur l’administration pénitentiaire pour faire connaitre au grand public le fonctionnement de cette institution, son utilité, ses rouages.
Régis Pascal, L’Embrunais , auteur de Par défaut ou l’histoire d’un parcours pénitentiaire, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.