Entretien avec Quentin Lhermès – Adélitah’ blues
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Le même que j’éprouve après un effort sportif, la montée d’un col à vélo, une randonnée à ski : du bien-être. Le bonheur d’avoir tenue parole, comme la jeune Adélitah, par rapport aux objectifs que je m’étais fixés.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Je n’écoute jamais les retours des lecteurs. Les premiers, les derniers, peu importe. C’est leur affaire, pas la mienne. Je témoigne, un point c’est tout, que cela plaise ou déplaise, ce n’est pas la préoccupation d’un témoin. Par contre j’écoute ma volonté, mon courage, mon espérance et surveille mes objectifs qui sont les moteurs essentiels de mon travail d’écriture.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
L’édition d’un livre, c’est le moyen pour moi de mettre un point final à mon travail d’écriture. C’est donc tout à la fois une promesse de repos mérité après l’effort pour demeurer dans la métaphore sportive, et une promesse de renouvellement de mon travail d’écriture. Deux belles promesses qui me rendent donc toujours impatient d’une expérience d’édition qui ne fasse pas durer cette « mise au point » finale ! De là que j’ai pris beaucoup de plaisir à collaborer avec la maison Maïa.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
L’originalité, communément, c’est le fait d’apporter du nouveau. Je ne pense pas que le fait de témoigner de violences banales soit à proprement parler réellement original. Ce qui peut l’être en revanche, c’est l’exposé en situation des moyens mis en œuvre par les victimes, mes héros romanesques pour les surmonter. Des moyens pratiques qui pourront intéresser et donc paraître originaux aux lecteurs concernés par ces violences qui ne manqueront pas, eux, de les percevoir. Je fais confiance à leur intelligence.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Si j’avais une méthode, je serais un artisan de l’écriture. Si j’avais des rituels, je ne serais pas libre dans mon travail. Si j’avais des astuces, je serais tenté de les appliquer sans souci de me renouveler. Bref, cela me causerait trois sources d’ennui dont je me passe volontiers.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Adélitah’Blues est le premier opus d’une trilogie. Il a exploré les moyens de surmonter une forme banale de violence faisant obstacle à la construction de notre identité sexuelle. Le prochain s’intéressera aux moyens de contourner une forme de violence qui fait obstacle à l’épanouissement notre vie sentimentale. Le dernier, enfin, s’intéressera aux moyens d’identifier une forme de violence qui nous empêche d’accéder à la richesse culturelle, richesse à laquelle nous avons pourtant tous droit.
Quentin Lhermès, auteur de Adélitah’ blues, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.