Entretien avec Olivier Chauvin – Les Passionnés
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Tout d’abord le sentiment d’un grand soulagement et surtout d’avoir réalisé quelque chose qui me tenait à cœur depuis longtemps. C’est le mot réalisation qui me vient à l’esprit en premier. C’est comme si j’avais créé des personnages qui se sont animés au fil d’une histoire et qui ont réellement pris corps. Faire agir ou faire parler des personnages en fonction de sa propre imagination procure un sentiment de pure liberté.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
J’ai été agréablement récompensé par les commentaires de mes premiers lecteurs.Ces commentaires sont de nature à m’encourager surtout lorsque j’entends quelqu’un me dire que je lui ai « redonné le goût à la lecture » ou que ce livre a été « englouti d’une traite » ou « dévoré ». On m’écrit également que « l’histoire est prenante » « qu’on est incapable de refermer le livre avant la fin » jusqu’à « provoquer des insomnies » ; « qu’on a envie de connaître la fin », que « le suspense est haletant », que la lecture « a mis en état d’essoufflement » ou que c’est « un petit bijou » et qu’on ajoute encore : « passionnant, les passionnés ! » ou « quel suspense ! »Autant de compliments propres à me convaincre de récidiver…
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Il y a pour chaque livre édité une nouvelle expérience, une découverte pour l’auteur où il est important de reprendre le mot création. L’écriture ne prend son envol que s’il existe un support et ce support, c’est l’édition. On dit que la dopamine est impliquée dans le circuit de la récompense. On peut dire que l’édition contribue à cette stimulation ou cette incitation à écrire, et plus la stimulation est présente, plus l’inspiration est féconde.On prend des leçons de chaque livre et chaque livre est une remise en question.Disons humblement que les erreurs sont constructives et que le temps est la meilleure des écoles.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Ce livre a été écrit non pour délivrer un message mais pour exprimer des idées et décrire des portraits, des caractères. Je me suis servi d’une citation de George Bernard Shaw qui dit que « pour éteindre un remords il n’est que de renouveler souvent l’acte qui l’a fait naître » et je pense que l’idée du remords a été parfaitement comprise par les lecteurs ainsi que la tolérance qui se doit d’exister dans notre quotidien, dans nos perceptions et dans nos actions.L’originalité tient dans les détails et s’exprime par une succession de chocs qui amènent le lecteur à s’interroger.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
On ne pose pas un cahier ou une feuille blanche en se disant : Bon, au boulot !Au départ, il y a une idée, un thème et puis, en dernier lieu, le déclic, la démarche et une bonne dose de persévérance en conservant la même passion jusqu’au point final, qui d’ailleurs n’est jamais facile à placer.L’écriture de ce livre s’est faite sur 5 semaines, à bonne cadence.Debout le matin vers quatre heures, j’aménage mon temps sans aller jusqu’à la fatigue.Pas de chat sur les genoux ni sur le bureau, pas de grigri non plus, je fabrique mes carnets avec des feuilles à petit carreaux, pliées en A5 et reliées, si possible avec une belle couverture. Il faut que ce soit attractif.L’écriture se fait à la main, pour commencer, sans ponctuation ni mise à la ligne, y compris pour les dialogues.Tout est revu en retapant sur un PC, entouré de mes dictionnaires.J’ai pour habitude d’écrire une page sur deux : le texte côté droit, le résumé côté gauche. Un index au début du carnet ainsi que la liste des personnages avec leur portrait.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Je viens de terminer un nouveau roman. J’en suis à l’ultime relecture. Les grandes lignes refont surface, à savoir : le tolérance, les perversions humaines et toujours ce même besoin de saisir les facettes qui font notre identité et qui montrent nos défaillances.Ce n’est pas un jugement, c’est une analyse très partielle et toute personnelle de notre société au travers de personnages souvent malmenés par les aléas de la vie.
À noter qu’un autre roman se dessine doucement. L’intrigue est déjà structurée.
Olivier Chauvin, auteur de Les Passionnés, disponible sur le site des Editions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.