Entretien avec Odile Schollaert – Isola Maggiore
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Lorsque mon livre est paru, j’ai éprouvé de la fierté et une deuxième grande excitation. La première était apparue en apprenant que Maïa acceptait de me publier ; une aventure commençait, j’avais à nouveau huit ans. Il y a ensuite eu un retour progressif à un calme joyeux, puis de l’impatience à ce que mon roman paraisse enfin, agacement de novice qui ignorait la temporalité de l’édition. Mais une fois l’ouvrage imprimé et envoyé aux lecteurs, les dés étaient jetés, la réalité me saisissait, et je rentrais à nouveau en ébullition.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Cette effervescence en moi était largement due à l’attente des verdicts des lecteurs. Je n’ai pas eu à appeler, ils sont tombés tout seuls, par téléphone, mail, sms, et par chance étaient élogieux. Il convenait alors de faire la part des choses entre la réalité et la politesse ou la gentillesse de mes interlocuteurs.
Les remarques qui revenaient dans chaque témoignage étaient l’avidité avec laquelle le roman avait été lu, parfois en une journée, un chapitre provoquant la hâte de lire le suivant. Le rythme, bienvenu dans un roman policier. Les personnages attachants, les descriptions de l’Italie séductrices. Quant à la chute, les femmes l’ont trouvée pertinente et originale, les hommes en sont tombés d’abord de leur chaise, puis sur mon dos !
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Le déroulé du travail d’édition participait au plaisir puisqu’il était entièrement découverte. Le travail de correction du manuscrit par Maïa était salvateur. J’aurais aimé discuter davantage des personnages, de la structure du roman, des remodelages à effectuer avec l’éditeur.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
L’originalité de mon roman réside d’une part dans le choix du thème, rarement familier chez les Français, et dans la plongée, parallèlement à l’intrigue, dans la découverte des beautés de l’Italie. Mener de front ces deux projets était une gageure pour moi, et les témoignages de mes lecteurs attestent de ma réussite.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
L’écriture de ce roman a commencé de manière chronologique, pour construire sa colonne vertébrale ; les étapes et le dénouement étaient déjà établis avant de commencer la rédaction. Ensuite, j’ai effectué des allers-retours dans le temps pour ajouter de la chair autour du squelette. Le rythme d’écriture s’est accéléré progressivement, comme à la reprise d’un sport : poussif au début, impérieux à la fin. Cette urgence à écrire était d’autant plus difficile à satisfaire que j’ai rédigé la totalité de mon manuscrit en cachette de mon entourage ; les trajets en train pour me rendre au travail étaient bénis et surexploités !
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
J’ai pris tellement de plaisir à écrire ce premier roman que je ne peux pas me contenter d’un seul. Après réflexion, j’ai choisi de rester dans le domaine de l’intrigue, qui navigue entre des vies et des paysages…
Odile Schollaert, auteure de Isola Maggiore, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.