Entretien avec Michel Deguen – Dans la cité de cire du royaume des abeilles
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
À la parution de mon livre, j’ai ressenti un sentiment de joie immense, de gratitude envers l’équipe des Éditions Maïa, et de fierté du travail accompli.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premiers lecteurs ont été ravis et enthousiastes : le récit les a passionné au point de pleurer pour certains. Ils ont beaucoup apprécié cette plongée dans l’univers des abeilles, le récit de la vie mouvementée de l’héroïne et la somme d’informations, à plus d’un titre extraordinaire, qu’ils ont découvertes pour la première fois sur la vie des abeilles.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Je retiens de cette expérience d’édition qu’il est indispensable d’aller jusqu’au bout de la démarche d’écriture pour permettre sa lecture par le plus grand nombre. J’ai aussi retenu que la rédaction doit être dès le début la plus accomplie possible, car toute relecture ou correction ne permet qu’une remise à niveau limitée et incomplète. Chaque phrase doit être parfaite avant de passer à la suivante. Cela nécessite de se contrôler, car le récit emporte l’auteur qui court après son histoire qui lui impose un rythme effréné.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Le livre est un roman de fiction, dont la marque de fabrique est la prise en compte de tout ce que les chercheurs ont appris sur la vie réelle des abeilles : c’est donc une fiction basée sur des faits réels. Cet aspect du roman, que le lecteur n’apprend qu’au dernier chapitre, l’enchante et le stupéfie. Le lecteur apprécie la quantité de travail nécessaire pour étayer le récit sur des faits réels.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Pour écrire ce livre, je me suis mis littéralement dans la tête de mon héroïne, une abeille ouvrière. Au début de l’écriture, je définis la ligne directrice du roman et la chute finale, puis en imaginant la vie de mon héroïne, minute par minute, le récit du roman se déroule quasiment automatiquement. En même temps, j’ai une partie du cerveau qui prend en compte la façon dont le lecteur rentre dans le roman et peut s’y intéresser. J’aime aussi bien mettre le héros face à un problème a priori insoluble et d’attendre une nuit pour qu’une solution s’impose.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Je suis en train d’écrire une saga familiale comprenant trois tomes : chacun met en scène un membre d’une famille japonaise à la destinée extraordinaire. À l’origine pauvre et sans protection, elle saura se hisser dans la société pour devenir une des familles les plus riches du Japon actuel. Le récit traverse cinq générations, de l’époque Edo à la fin de l’époque Showa sous le règne de l’empereur Hirohito. À force de courage, d’ingéniosité et de ténacité, les trois héros du roman, Nagayoshi, Chôzaburo et Michinaga auront un rôle précurseur parmi les nouveaux capitaines d’entreprises qui transformeront le Japon au dix-neuvième et vingtième siècle. Ils échapperont de façon quasi miraculeuse à des morts certaines et seront l’objets de jalousies et de rancunes tenaces. Par ailleurs, ils auront le privilège de rencontrer leur empereur. La réussite de leur entreprise sera intimement liée à l’histoire du Japon, en particulier à la restauration Meiji, à l’ascension des militaires et à leur dictature entre les deux guerres, à la guerre elle-même et à l’explosion de la bombe atomique le 6 août 1945, à l’aplomb de la maison familiale située à Hiroshima. Elle sera aussi une métaphore de la renaissance du Japon à l’époque Meiji et dans la période de l’après-guerre.
Michel Deguen, auteur de Dans la cité de cire du royaume des abeilles, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.