Entretien avec Maxence Smaniotto – Le Village refondé
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Un grand soulagement et le sentiment qu’un long chemin allait s’achever ; cela faisait plusieurs années que j’attendais de pouvoir le publier.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les retours sont actuellement plus positifs que ce que je l’imaginais, notamment à propos du style d’écriture. On me dit que l’histoire est accrocheuse dès les premières pages, et que la lecture est agréable, à la fois élégante et fluide. En tant qu’italophone qui s’est donné à l’écriture française depuis seulement quelques années, entendre cela me touche beaucoup.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Le monde de l’édition est en train d’évoluer vers des formes d’édition inédites et qui vont bien au-delà du clivage traditionnel entre « publié » et « auto-édité ». Je pense que la voie choisie par Maïa mérite qu’on s’y intéresse, elle représente un bon compromis.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Je ne trouve pas que mon livre soit original. Il s’agit d’un roman correcte, rédigé avec passion et amour pour la Provence, où je tente de disséquer les sentiments les plus refoulés qui animent les habitants du village où se dérouler l’intrigue. Disons plutôt que le roman se distingue d’autres sur le même thème, par l’angle avec lequel la Provence et la petite communauté rurale sont abordés, avec ce côté païen un peu sombre qui s’épouse avec des éléments qu’on pourrait rattacher au « réalisme magique », mais transposés dans le contexte provençal. En cela, il s’éloigne des romans dites « de terroir » et des polars qui ont comme cadre la Provence. Je me sens plus proche de Joseph d’Arbaud, d’Henri Bosco, ou de Jean Giono, qui mettaient en avant le caractère rude et tragique de la Provence.
Mes premiers lecteurs n’ont pas vraiment perçu cela, pour l’instant. J’attends d’avoir des retours de la part de personnes qui ont les références provençales dont je me suis nourri au fil des années.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
L’histoire du livre est assez particulière. La première version fut rédigée en italien entre 2011 et 2012. Retravaillé à plusieurs reprises, il fut entièrement réécrit en français, avec des dialogues en provençal, entre 2018 et 2019. Il s’agissait de mon premier vrai roman, et je n’avais pas de méthode particulière, c’est-à-dire que je n’avais pas songé à rédiger un plan au préalable. L’intrigue trouvait son développement au fur et à mesure que l’histoire avançait et que les personnages interagissaient. Ce sont eux qui m’ont raconté leurs histoires, qu’ils m’ont conduits, et non pas l’inverse.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Le Village refondé est mon troisième livre publié. En été 2021 un autre livre, Furie arménienne, sur l’histoire de la musique hard rock et métal d’Arménie depuis l’Union soviétique, sera publié, et qui comprendra entre autres d’importantes interviews et photos inédites, y comprit une interview à Ian Gillan, leader historique de Deep Purple. Je ne fais que chercher des nouvelles voies d’expression à travers l’écriture, et d’autres projets sont en chantier, où je reviendrai, avec un autre roman, sur la Provence, mais en une optique beaucoup plus contemporaine et inédite.
Maxence Smaniotto, auteur de Le Village refondé, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.