Entretien avec Martine Brunswig – Le chant des signes
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
J’ai ressenti une joie immense, une sorte de sentiment de plénitude lorsque « LE CHANT DES SIGNES, CINQ SENS ET PLUS, rêves, présages, preuve de l’au-delà » a paru.
C’était pour moi une sorte de devoir accompli d’avoir pu transmettre des informations sur des événements inexpliqués et souvent inexplicables pour lesquels j’avais été beaucoup troublée. Je ne faisais pas un livre scientifique, mais je rapportais des événements étranges, voire mystérieux, en les situant dans tout un parcours de vie, ce qui était original au regard du sujet traité.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
J’ai reçu de nombreux témoignages allant dans le même sens qui prouvent que le livre a plu et qu’il a été lu rapidement : « J’ai lu d’une traite votre livre et j’ai été captivée » ou encore « C’est passionnant, il y a des passages où je me suis retrouvée ». Certains lecteurs ont réagi sur la manière d’écrire et la beauté de certains poèmes. « Ils sont magnifiques !» écrira l’un d’entre eux. Pour d’autres, ce fut un rappel à des souvenirs qui surgissaient à propos d’événements ressentis après la mort d’un proche. Ils ont été plusieurs à dire qu’ils allaient relire le livre en prenant le temps d’en apprécier les textes.
Un article publié dans le journal La Montagne par une journaliste explique que « c’est un texte à la fois extrêmement personnel, intime et une invitation à la réflexion » et que « Nous ne sommes pas en terrain convenu ». « Cela donne un texte sensible, poétique avec des écrits originaux, durci parfois par une lucidité incroyable dont René Char disait qu’elle était la blessure la plus rapprochée du soleil. Et puis il y a cette culture, cette pensée nourrie à l’art, à l’expérience de la vie… ».
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Pour être franche, j’ai eu un moment d’hésitation avant d’accepter de passer par la plateforme Simply Crowd pour l’édition de ce livre. Je savais que ce serait un test qui allait prouver l’intérêt, ou pire, le désaveu de ce projet. C’était un saut dans l’inconnu. Je dois avouer que j’ai été très agréablement surprise de l’accompagnement apporté pour la création de ma page internet qui a permis de valoriser mon ouvrage pour intéresser des contributeurs. L’immense surprise fut qu’en trois jours le montant requis pour l’édition de ce livre était atteint et que pouvait commencer dans la foulée la création de la maquette de la couverture puis de la mise en conformité éditoriale. Je tiens à souligner les compétences des professionnels des éditions Maia pour faire aboutir ce projet dans les meilleures conditions et j’ai été particulièrement sensible à leur écoute pour que mes attentes soient satisfaites. Comme il s’agissait d’un projet collectif dû au soutien de mes contributeurs j’avais pris l’initiative de les solliciter pour participer au choix de la couverture pour qu’ils s’approprient un peu plus le livre outre le fait qu’ils trouveraient, chacun, leur nom dans l’ouvrage.
Les enseignements que je puis en tirer sont simples. Dans la jungle de l’édition, j’ai apprécié que les éditions Maia acceptent un ouvrage un peu atypique comportant à la fois une histoire illustrée souvent par des poèmes sur un sujet délicat. Cet ouvrage ne rentrait pas dans les cadres traditionnels des éditeurs classiques et me paraissait difficile à publier. J’ai pu avoir un contrat à compte d’éditeur qui m’a parfaitement convenu.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
La mort est la grande histoire de la vie. C’est le propre de tout être humain de chercher à comprendre ce qui peut être des signes et des présages et de réfléchir à ce qui peut se passer après la mort.
Les ouvrages qui traitent de ces sujets souvent délaissés par les scientifiques sont signés par des médecins, des parapsychologues, des médiums. Pourtant, en 2020, le milliardaire Robert Bigelow a créé un Institut de la conscience pour chercher à démontrer qu’il pourrait subsister après la mort une forme de conscience vibratoire et a lancé un concours pour recevoir des essais sur ce sujet qui seront primés en 2021.
Mon livre se situe exactement au cœur de ce sujet novateur. À la différence des écrits existants sur ces thèmes, je ne pouvais pas parler d’une preuve de l’au-delà sans donner aux lecteurs les clés pour en comprendre le sens. Pour ce faire, il était nécessaire de ne pas se borner à la simple description d’événements extraordinaires, mais de les situer dans un contexte plus large, celui d’une vie, celle de Lucie. Le fond de l’histoire qui se déroule principalement en Corse est véridique.
L’ouvrage a permis à plusieurs lecteurs de libérer la parole. J’ai reçu de nombreux témoignages de faits inexpliqués. Souvent les personnes ont peur d’évoquer l’inexplicable. Il y a le risque d’être jugé et de laisser à penser qu’on peut relever de la psychiatrie. C’est d’autant plus étonnant que les religions qui promettent des paradis attirent des millions de fidèles alors qu’aucun témoignage ne peut en attester la réalité. Mais là il n’y a pas de jugement sur notre état mental.
Et puis il y a Lucie, cette passionnée d’archéologie qui va convaincre un ami cher à s’investir sur le patrimoine et dont on retrouvera un étrange objet dans sa tombe. Mais qui est-elle ? Mystère. Ce fut souvent une question posée par les lecteurs pour savoir, si par hasard, elle ne ressemblait pas un peu à l’autrice bien connue dans sa région.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Je vous dirai que « je suis du matin ». Je me lève souvent à 5 heures et c’est pour moi la meilleure heure pour écrire. Mon sujet, je l’avais, il me tenait à cœur. C’était pour moi une sorte d’obligation de transmettre les étranges événements qui s’étaient produits après la mort d’un ami. Je suis convaincue qu’il subsiste après la mort, au moins quelque temps, un esprit souvent appelé une âme ou une conscience vibratoire quand le corps n’existe plus, et qui peut agir.
Bien entendu je décline une sorte de plan comportant les principaux chapitres que je nourris d’abord en vrac de divers éléments que je veux retrouver lors de l’écriture. Je veille à une cohérence, à créer des surprises. J’ai souhaité insérer mes poèmes écrits pendant une vingtaine d’années, il y a bien longtemps, parce qu’ils correspondaient à ce que je voulais transmettre.
Dans ce livre c’est un peu particulier parce que je l’avoue, cela me ressemble un peu. L’émotion surgit lorsque j’écris. Il y a parfois les larmes du cœur, les souvenirs qui étouffent et qu’il faut libérer. J’y mets mes tripes, même si cela écorche ma pudeur. Ce n’est pas convenu, je reste humaine avec mes angoisses, mes fièvres, mes joies, mes regrets parfois. Je veux du vrai, de l’authentique, sans fard.
Je ne suis jamais passée par un atelier d’écriture. Mon ancien métier m’obligeait à rédiger. Il suffit de l’envie d’écrire lorsqu’on a un sujet et des choses à dire.
Quant aux rituels et astuces, j’aime bien trouver des citations à glisser sous le titre mes chapitres parce cela résume une pensée et met en avant des auteurs que j’apprécie. Par contre je veux toujours écrire simplement, sans rechercher des mots tarabiscotés pour lesquels un dictionnaire serait nécessaire. J’écris pour être comprise, entendue, c’est tout.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
J’avais déjà publié un essai féministe humoristique « Que d’histoires pour un anniversaire ! » à l’occasion du 45e anniversaire de la création du 1er Secrétariat d’État à la Condition féminine par le président Valéry Giscard d’Estaing pour mettre en évidence les conséquences du Code Napoléon sur les femmes mariées et les préjugés qui en découlent jusqu’à nos jours. J’ai une culture du féminisme, entendez par là, la reconnaissance des luttes des femmes pour donner à d’autres des droits. Je fus pendant vingt-deux ans, une déléguée aux droits des femmes et à l’égalité en préfecture.
Actuellement j’ai commencé la rédaction d’un autre livre pour valoriser le rôle des femmes dans notre histoire de France depuis la Révolution. Je travaille aujourd’hui sur des portraits de femmes connues (essentielles ?) et moins connues (non essentielles ?) dans un cadrage historique, sociologique, économique, politique…
J’ai encore d’autres projets, mais je suis méthodique et j’ai toujours choisi de m’atteler à l’écriture que sur un livre à la fois. Je reste ainsi concentrée sur chaque projet sachant que je n’oublie pas la promotion de mon dernier ouvrage « LE CHANT DES SIGNES, CINQ SENS ET PLUS, rêves, présage, preuve de l’au-delà » puisque j’ai à la rentrée de septembre plusieurs interviews de radios et deux salons du livre d’ici fin novembre, qui je l’espère pourrons se tenir malgré la pandémie. Je terminerai cet entretien en remerciant les éditions Maia et leur service de promotion pour l’accompagnement apporté en sensibilisant la presse et les librairies. J’ajouterai qu’il appartient à chacun d’engager les mêmes démarches pour faire connaître son ouvrage.
Martine Brunswig, auteure de Le chant des signes, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.