
Entretien avec Marine Husson auteure de Inspirations
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
J’ai éprouvé une sensation d’impossibilité, comme si « c’était » alors que ça ne pouvait pas être. Comme une sorte d’invraisemblance, une bizarrerie.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Je n’ai eu, pour l’instant, que très peu de retour, je me questionne d’ailleurs beaucoup sur cette « absence ». Concernant les quelques partages que j’ai eu, l’on m’a transmis les émotions intenses perçues à la lecture, la compréhension de ce qu’avait représentée cette partie de ma vie. Je retiens aussi le remerciement d’une personne hypersensible, comme moi, me relatant s’être reconnue dans pas mal de chapîtres et s’étant alors senti moins « seul » dans son atypie.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Cette expérience d’édition m’apprend qu’il est extrêmement difficile, sans notoriété, sans apuis et soutiens, de pouvoir proposer une présentation d’un ouvrage en librairie. Les portes restent fermées malgré mes sollicitations auprès d’une trentaine de librairies indépendantes.
J’en tire donc forcément des conclusions. Soit mon ouvrage ne plait pas, soit c’est le sujet que j’évoque qui est difficilement « exploitable », soit il n’est pas bon, ce qui est possible car « écrivaine » n’est pas mon métier premier. Mais ce qui reste le plus déterminant, selon moi, c’est l’entourage, les contacts dans ce domaine de l’édition. Et, comme pour beaucoup d’autres domaines et faits sociétaux, les inégalités persistent. Porteuse d’un nom célèbre ou étant « issue de » j’aurai, je le crois sincèrement, eu davantage de facilité à faire connaître mon livre.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
L’originalité de mon livre tient en l’absence de pudeur dans ce que je raconte et en le fait que, malgré ce qu’en dit la société en 2025, peu d’écrits de soignants suspendus ont été publiés.
Une autre fantaisie de « Inspirations » vient de la situation dont cet ouvrage traite, la crise sanitaire en elle-même a été un fait original, et elle est à la base de mon récit.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Mon travail d’écriture, comme je l’explique dans l’un des courts chapitre du livre, a été un acte rédempteur, de guérison, une initiative thérapeutique pour me soigner et ré-apprendre l’émerveillement. Inspirations m’a aussi permise de poser des mots sur des maux et, ainsi, de mieux me comprendre, de mieux percevoir le monde qui m’entoure. Je pense également que c’est ce travail cathartique de quelques mois qui m’a mené vers ma reprise d’études en sociologie.
Aucune astuce particulière pour écrire, mais la nécessité, peut-être, que la passion s’invite à ma table avant de tracer les lignes.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
J’espère pouvoir renouveler cette expérience d’écriture, plus tard. Un autre témoignage sans doute, peut-être le mien, peut-être celui de la société ou d’une partie de celle-ci (sous le prisme de la sociologie justement).
Ce n’est pas d’actualité aujourd’hui car mes diverses vie de femme, d’épouse, de mère, d’étudiante et de sage-femme sophrologue sont déjà assez prenantes actuellement. Et l’écriture prend du temps, une durée considérable dont je ne dispose pas les aiguilles du temps actuellement.
Marine Husson, auteure de Inspirations, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.