Entretien avec Manick Lemarchand – Qui sait où nous mènent nos pas
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Lorsque j’ai tenu en mains mon livre imprimé pour la première fois et que j’ai réalisé qu’il était édité, je me suis dit que jamais je n’aurais imaginé arriver jusque là. Sans l’insistance de mon mari et l’encouragement d’un ami, je n’aurais pas franchi le pas et proposé mon tapuscrit à une maison d’éditions et encore moins espéré y être éditée. Cela était complètement inattendu.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les retours de mes premiers lecteurs (trices) ont été extrêmement touchants. Les mots les plus couramment revenus sont : le plaisir de lire, la fluidité de l’écriture, la poésie, l’élégance du style, la panoplie d’émotions fortes, la richesse des descriptions de la nature comme celles des sentiments.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Écrire pour soi ou ses proches ne nécessite pas la même rigueur que celle infligée par la potentialité d’être lu par quelques centaines (voire pour les plus chanceux quelques milliers) d’inconnus.
Si je n’ai jamais renoncé à rester sincère dans l’écriture, j’ai dû être plus attentive au déroulement du récit, plus explicite et en même temps faire preuve de plus de circonspection pour préserver les protagonistes de mon récit.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Ce récit de vie n’est pas écrit sous forme journalistique mais plutôt comme un roman. Le but n’était pas d’écrire tout mon parcours mais quelques morceaux du chemin seulement ; ceux que mes émotions ont
bien voulu me dicter. J’y ai mis des poèmes personnels aussi car j’aime la poésie et les lecteurs (trices) l’ont bien senti.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Je n’ai pas eu beaucoup de difficultés à écrire. Cette envie d’écrire un livre m’est venue alors que je fêtais mes 70 ans, entourée de tous ceux que j’aime. La période de confinement m’a considérablement aidée. Le fait de vivre dans un petit village, loin de l’agitation de la ville, baignée de nature et de silence (et Dieu sait si pendant la Covid les bruits étaient tenus à distance) je pouvais mettre à profit l’heure de promenade pour m’imprégner de tous les chants d’oiseaux, du chuchotement de la rivière et de toutes les odeurs. Alors l’inspiration venait avec les émotions. Chaque jour je m’accordais minimum une heure pour poser mes mots. Je n’ai pas vraiment de rituels ou d’astuces mais honnêtement le fait de marcher dans la nature, de me poser, m’amène au rêve et sur ce rêve s’inscrivent les mots.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Je suis sur le point de terminer un roman. La démarche est bien différente, le travail d’écriture plus compliqué à cause de la cohérence de l’histoire à échafauder. C’est un vrai challenge que je me suis lancé et j’y prends plaisir même si le doute émerge parfois.
Il s’agira d’un tableau familial un peu satirique, où la place des femmes n’est pas la plus confortable, sur fond de secret familial. Mais le point final tarde à s’imposer.
Manick Lemarchand, auteure de Qui sait où nous mènent nos pas, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.