Entretien avec Jo Le Bouter – Pura vida
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
C’est un sentiment de travail accompli. Le premier cycle, depuis l’écriture de la première ligne à la tenue en main du livre, a pris du temps. La parution du livre est une première récompense. Un autre cycle commence, celui de le faire connaître aux lecteurs.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Mes premiers lecteurs attendaient la sortie du livre. Ils avaient lu le premier « Sur ma route », paru en 2014. Il étaient impatients de lire le second. Mes lecteurs sont heureux de voyager ainsi avec moi. Mieux encore, ils prennent ma place et vivent au jour le jour ma propre vie. Ils parcourent ainsi des régions qu’ils n’auront peut-être jamais la chance de visiter.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Mon premier livre auto-édité a connu un réel succès. J’ai voulu, pour ce second livre, me consacrer exclusivement au travail d’écriture. J’ai collaboré avec la maison d’édition Maïa pour m’affranchir de la commercialisation et de la logistique de distribution. Je n’ai pas encore suffisamment de recul pour apprécier cette nouvelle expérience.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Voyageur à vélo à travers le monde, je raconte ma vie au jour le jour, comme l’avaient fait en leur temps Jack London et Jack Kerouac. Ces deux écrivains m’ont donné le goût de l’aventure. Comme eux, je suis sorti de ma zone de confort pour circuler sur les routes. Mon livre n’est pas un roman mais une succession de récits vécus, avec ses joies et parfois ses peines. Mes voyages à vélo ne sont pas ceux d’un touriste mais d’un nomade vivant au jour le jour, riches de belles rencontres. Le cyclo-voyageur inspire la sympathie auprès des autochtones.
Je décris aussi les régions traversées souvent chargées d’histoire, je renvoie en pied de pages de mon livre des QR codes qui permettent à mes lecteurs de compléter mes récits comme l’interview d’un journaliste à propos de 81 meurtres dans la même journée à Usulutan, une ville truffée de gangs au Salvador, un reportage sur la ségrégation raciale en Alabama… Le lecteur peut ainsi découvrir le monde tel qu’il est, du moins, tel que je l’ai vécu au cours de mes pérégrinations. Mes lecteurs me remercient pour cette ouverture sur le monde.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Mon travail d’écriture est simple, grâce aux notes de mes journaux de voyages, je développe mes récits, sans fioriture mais d’une grande sincérité selon Jean-Yves Mounier dans son blog Biblio Cycles.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Il y aura très probablement une suite avec une nouvelle aventure en Afrique et plus modestement avec un récit sur les traces d’Alcide Bouzigues mon aîné de 98 ans qui, en juillet 1891, quitta son officine 7, rue des Halles à Paris, pour rejoindre Lannemezan distante de 250 lieues soit 1000 km. Comparer son voyage avec le mien me paraît un excellent sujet d’écriture.
Jo Le Bouter, auteur de Pura vida, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.