Entretien avec Jean-Pierre Andriot auteur de Femmes
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Mon premier sentiment a été la satisfaction de voir se réaliser ce qui jusqu’alors restait encore dans le domaine du rêve ou du souhait. Voir son livre édité procure également un sentiment de reconnaissance envers toutes les personnes qui par leurs contributions ont permis cette publication. À ce sentiment se mêle aussi d’une certaine façon la reconnaissance par l’éditeur lui-même du potentiel que peut représenter le livre, ce qui conforte l’auteur dans l’idée que ce qu’il a écrit peut intéresser les gens et donc être partagé avec eux.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Je n’ai pas eu de retours négatifs mais cela n’est pas significatif dans la mesure où les contributeurs m’ont dès le départ soutenu dans ce nouveau projet et n’ont peut-être pas osé me faire part de leur éventuelle déception. Je préfère rester à la fois lucide et modeste ! Les retours que j’ai eux sont donc positifs et de manière générale traduisent une certaine satisfaction dans la mesure où ces lecteurs disent « se retrouver » dans ma perception de cette « drôle d’époque » et « partager les craintes » que j’exprime dans ce livre.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Disons pour rester simple que cela me conforte dans l’idée que j’ai encore des choses à dire, à exprimer à ma manière et donc à partager.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Je pense que l’originalité de mon livre réside dans sa forme, ce que m’ont confirmé tous les lecteurs. Il n’est absolument pas évident de lire aujourd’hui des alexandrins, cela ne parait plus être dans l’air du temps. Lors de mes séances de dédicaces j’ai rencontré des gens qui m’ont tout d’abord dit « La poésie, ce n’est pas mon truc » (citation littérale). Plusieurs personnes ont ensuite acquis le livre après en avoir lu quelques extraits devant moi en me disant en gros « je ne m’attendais pas à cela ». Il y a même une personne qui m’a dit « cela me réconcilie avec la poésie ».
La plupart de mes lecteurs m’ont aussi déclaré que la forme choisie apportait beaucoup de clarté au contenu, ce qui correspond tout à fait à mon objectif. Le choix de la poésie – et dans mon cas des alexandrins » correspond en effet à ma volonté de clarifier et surtout de structurer ma pensée en la fluidifiant.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
J’écris en marchant ! J’ai l’habitude de faire quotidiennement deux à trois heures de marche, généralement le matin – il me semble que l’inspiration vient plus facilement – et c’est donc pendant que je marche que me viennent des idées ou des thèmes sur lesquels j’éprouve le besoin de m’exprimer. Je me sers alors de mon téléphone sur lequel je dicte le fruit de mes réflexions. De retour chez moi, je n’ai plus qu’à transcrire, reprendre et remanier mes vers lorsque c’est nécessaire ou lorsque j’estime ne pas avoir été assez clair.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?
Oui, cela fait partie de mes projets et j’ai déjà commencé à écrire. J’ai en fait deux projets déjà bien avancés, l’un porterait sur les « dérives » de notre société, ce qui constituerait un prolongement de « drôle d’époque », le second, complètement différent, portera – ce qui peut paraitre curieux – sur les chiffres. J’y exprime en effet tout ce que m’évoquent les chiffres ainsi que tout ce qu’ils représentent dans notre vie quotidienne.
Jean-Pierre Andriot , auteur de Femmes, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.