Entretien avec Jean-Louis Vallois – L’énigme de l’église
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Mes sentiments sont multiples. L’écriture reste une aventure personnelle et solitaire. J’y couche une partie de mon âme, de mes idées, de mes rêves, parfois de mes théories sur le monde et tant de choses non imaginables au départ. Puis arrive le jour de la publication, l’aboutissement de tant d’heures de travail. Tel un artisan, je ressens toujours la fierté du travail accompli, mais, dès cet instant, le livre ne m’appartient plus. Il m’échappe ! Je le livre aux lecteurs, également aux critiques et peut-être à l’éternité. Reste alors, pour moi, les interrogations sur les interprétations concernant mon histoire, mon univers, mon imaginaire. Et comme nombre d’auteurs, je ressens une peur récurrente du rejet. Même si je sais que tout roman reste soumis aux dures lois des goûts ou des couleurs et que chaque lecteur, en fonction de son vécu, son éducation et sa culture, garde à jamais ses propres codes lui faisant aimer ou non un roman.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premiers retours furent excellents et de suite, ils me rassurèrent. Les lecteurs avaient apprécié l’intrigue, le rythme, les personnages, mon imaginaire, le fait que l’histoire se déroule à divers lieux de la Marne, l’Aisne ou la Seine-et-Marne, jusqu’à Aoste en Italie. Et puis, certains ont aussi souligné les références historiques. Et la majorité des lecteurs ont lu mon roman en moins d’une semaine.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
J’apprécie d’avoir toujours eu quelqu’un à mon écoute dès ma décision de vouloir publier chez les éditions Maïa.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Je crois avoir toujours eu de l’imagination pour raconter des histoires et me créer des personnages. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’aime jouer sur une scène théâtrale. Pour ce roman, j’aborde, en plus de l’intrigue, plusieurs thèmes comme : la recherche de paternité, l’épilepsie, le handicap, l’homosexualité, les sociétés secrètes, ou encore la France partagée entre des envies de république, d’empire ou de royauté au milieu du 19ème siècle. Une grande majorité de lecteurs ont remarqué et apprécié ces thèmes.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
La genèse de cette histoire me semble particulière. J’étais invité au château de Montmirail pour les journées du patrimoine. Un sympathique lecteur, ayant déjà apprécié mon écriture, m’a demandé si je ne pouvais pas écrire un roman ayant pour objet un meurtre dans l’église de Marchais en brie (église qui possède sa propre histoire). De prime abord, je ne fus pas emballé, mais l’idée était lancée et elle germa dans ma tête. Je devais écrire cette histoire, d’autant plus que celui m’ayant suggéré cette idée décéda les mois suivants d’une longue maladie.
Concernant la méthode, je ne suis pas un architecte. Je ne fais jamais de plan initial. Au départ, je sais quel type d’histoire, j’ai envie de raconter, mais je travaille essentiellement à l’instinct en ignorant les premières routes à suivre. Ensuite, l’aventure et ses personnages m’habitent, même lorsque je n’écris pas. Je relis plusieurs fois mon texte en cours, je modifie et je rajoute jusqu’à entendre ma petite musique intérieure.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Depuis longtemps, j’ai envie d’écrire un roman qui serait en grande partie autobiographique avec un personnage principal qui me ressemblerait un peu. Je voudrais également avancer dans le temps en compagnie des personnages de l’énigme de l’église. Ils ont encore des choses à nous dire et à faire.
Jean-Louis Vallois, auteur de L’énigme de l’église, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.