Entretien avec Jacques Costils – Approchez-vous des personnes handicapées

Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?

Ce livre Préfacé par le Maire de ma Commune, qui comme il l’a indiqué me connait depuis de nombreuses années au vu des combats menés depuis la naissance de mes 2 enfants, j’ai tout fait, puisque adjoint au maire en charge des personnes handicapées pour que ma ville alors en construction, au cœur de la Ville nouvelle de Saint Quentin en Yvelines, soit le plus accessible possible, Cette rencontre avec ces gens merveilleux a été pour moi que Richesses.

Ce livre a donc été pour moi l’achèvement d’un long parcours, de rencontres et d’écritures pour donner suite à un atelier d’écriture durant 5 années, ce livre commencé il y a plus de vingt ans, quelques-uns des poèmes ont été publiés dans mon livre Ma poésie du Cœur, éditons Nombre 7, mais n’avait pas le fil rouge de celui-ci consacré aux handicaps et maladies rares.

Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?

Le premier retour écrit est le suivant, je n’invente rien, ce n’est qu’un copier – coller de ce que j’ai reçu par mel :  Vous signez un recueil tout en douceur, sensible et résolument personnel. On se laisse emporter par la candeur de vos poèmes et les images qu’ils convoquent. J’ai été très touchée par le poème intitulé « Les os de verre », 

Ce livre est donc le cinquième, j’ai donc des lecteurs, ce qui a fait que les précommandes ont très bien marché, le retour d’autres personnes qui l’ont lu est très positif, pour la bonne raison c’est que j’en ai revendu à des mêmes personnes qui souhaitaient l’offrir à un membre de leurs familles.

Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

Le monde de l’édition est très complexe, ce n’est pas ce que l’on nous vend tous les jours, car à part le cercle fermé des journalistes et des grands hommes politiques, même si certains livres n’apportent rien à la société, à l’exception des Romans qui ont une littérature, certains auteurs chez un grand éditeur ne vendent que 80 livres, lors de mon premier livre Réflexions sur le Handicap, vendu près de 1 000., le deuxième,  Voyage au cœur des handicaps, présélectionné au prix Handilivre 2005 parmi plus de 200 livres reçus. J’ai pu apprendre que des grandes maisons d’éditions ont pour certaines des maisons d’éditions à compte d’auteurs, elles ne vous retiennent pas mais vous proposent ces maisons d’éditions à compte d’auteurs, l’auteur devient donc leur principal client et ils leurs demandent  des sommes astronomiques, pour certaines des 5 000,00€, c’est un scandale auquel la ministre de la culture devrait se pencher et faire le ménage, et il y a beaucoup à faire, j’ai reçu des devis, évidemment je n’ai pas donné suite. Un éditeur digne de ce nom ne demande pas d’argent, ce n’est qu’un imprimeur. Je suis pour que tout le monde puisse publier son travail ; car c’est un très gros travail, et que les auteurs reçoivent les droits d’auteurs qui leurs sont dues, ce qui n’est que très rarement le cas, c’est ce qui pourrait s’appeler 

Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

Son originalité est que ce livre de poèmes est dédié aux handicaps et aux personnes uniquement.

Chaque poème évoque un handicap différent, des situations différentes pour amener les personnes sans handicap le but est de proposer de mieux connaître les handicaps pour aider à approcher plus facilement les personnes, d’ailleurs lors des jeux paralympiques, ce sujet a été abordé par ces personnes, pour un meilleur vivre en société, le sport et la culture peuvent et doivent permettre cette approche, les avancées de la recherche etc. tout cela sans jugement mais avec bienveillance. Avec des Haïkus traduit  en Japonais, et ce qui par ailleurs a plu à des lecteurs qui m’ont félicité pour cette traduction. Ce livre a été bien reçu par des personnes, soit handicapées elle-même ou des personnes qui dans leur entourage sont touchés par le handicap, lors de ma première dédicace en librairie, un enfant a demandé à ses parents de lui acheter, même si j’en ai vendu peux, pour différentes raisons, la santé ne se commande pas, je sais que j’ai touché toutes les tranches d’âge dans la société, c’est ce qui m’importe, car c’est l’objectif souhaité.

Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Le travail d’écriture de ce livre est venu par la suite d’une réflexion, en effet j’ai suivi durant 5 années un atelier d’écriture, et l’écriture de la poésie, avec le respect des règle a été vu lors de cet atelier, et j’ai pu mesurer les difficultés de cette forme d’écriture, j’ai donc commencé à acheter des livres pour apprendre, les vers, le dictionnaire Larousse des rimes, les strophes, apprendre à compter les pieds et je me suis mis à écrire sur divers thèmes, la nature, les hommes comme Victor Hugo, Jules Verne et Mozart, ont été ceux sur lesquels j’ai passé pour certains plus d’un mois de travail, il m’a fallu lire plusieurs livres avant de commencer à composer le poème, contrairement à celui sur mon Fils à vingt ans écrit en à peine une heure, j’ai beaucoup écrit  et notamment sur les handicaps, et lorsque j’ai visualisé ce que j’avais écrit, je me suis aperçu que le handicap était un thème qui revenait souvent étant parent de 2 enfants nés avec des handicaps différents, ayant élu adjoint au maire en charge des personnes handicapées, de là m’est venu l’idée de les rassembler et de continuer à écrire sur ce thème uniquement, j’ai complété en faisant une liste des thèmes que je souhaitais aborder.

En ce qui concerne la méthode, j’écris le soir, voir très tard le soir, la nuit porte conseil, c’est un moment de calme, car trouver le juste mot demande de la recherche et de la concentration, vivre la personne ou le lieu que l’on décrit est certainement la clé de la bonne, « je n’ai pas dit belle » écriture, car on est toutes et tous différents, ce qui est notre richesse, donnez un même thème à écrire à dix personnes, il en sortira dix écritures différentes, voir opposées, car des visions différentes, et c’est cela notre richesse, la diversité des pensées. La seule astuce, c’est le travail avec un objectif, le résultat.

Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?

Oui j’envisage de sortir un nouveau livre qui est en cours d’écriture depuis plus d’un an, mais des raisons de santé m’ont empêché de continuer à écrire, mais il ne serait tardé que je replonge dedans, 64 pages A4 sont déjà écrites, je pense avoir fait le tour du ou des handicaps, et il faut savoir prendre l’air, changer, je vis le handicap de mes enfants, je suis président de l’AFRT, Association Française pour la Recherche sur la Trisomie 21, à ce titre j’écris beaucoup, et notamment pour les Nouvelles du Chromosome 21 que tout le monde peut lire sur le site internet de l’association : https://www.afrt.fr/

 

Mon prochain livre mélangeant l’histoire d’une ville et roman, se situe à Saint Claude dans le Jura que je ne connaissais pas, mais un ami avocat qui a lu mon livre Ma poésie du Cœur, m’a demandé d’écrire sur ses aïeux issus de cette ville, connu pour la taille des pipes de bruyère, mais pas que, car la taille du Diamant y a fait bonne figure, et lorsque j’ai commencé à chercher et ce qui m’a amené à écrire, c’est que le premier habitant était un prête, il portait le prénom de mon fils né avec une trisomie, et s’appelait Saint Romain.

J’ai donc tiré le fil, comme on dit, et j’ai découvert des histoires que lui-même qui a habité cette ville ne connaissait pas, sa mère y a travaillé comme tailleuse de pierre, comme la venue de personnages historiques qui ont eu des vies mouvementées !!! je suis allé sur place à la mairie, lu beaucoup de livres, visité le musée de la pipe et de la taille de diamant, parcouru les montagnes alentours, j’ai hâte de pouvoir le finir, car il me reste la partie roman avec vole d’un diamant particulier, but de ce que sera ce livre, mais je ne peux en dire plus, ce sera un livre à lire pour les amoureux de la lecture et de l’histoire de notre si beau pays.