Entretien avec Hervé Leyral – Archéovirus
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Un sentiment de fierté, naturellement !
Même si ce n’est pas mon premier livre, c’est un premier roman.
Immodestement, j’ai bien entendu songé à cette phrase de Compay Segundo qui dit que “pour réussir sa vie, un homme doit faire un enfant, écrire un livre et planter un arbre.”
J’avais déjà trois enfants et planté pas mal d’arbres, donc écrire un livre était pour moi un aboutissement !
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Mes premiers lecteurs ont été des amis et notamment quelques-uns de mes camarades de l’Ecole de Santé Navale. Etant à la fois médecins et militaires, ils ont trouvé quelques clins d’œil dans ce livre qui n’ont pu que leur plaire.
J’ai reçu également beaucoup d’encouragements à continuer, et Dieu sait que je ne manque ni de projets ni d’idées !
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Écrire un livre est une chose, mais trouver un éditeur en est une autre.
Le secteur de l’édition traverse une crise sans précédent, et il est d’autant plus difficile de voir son manuscrit accepté qu’il y a dans notre monde contemporain de plus en plus de gens qui écrivent mais malheureusement de moins en moins qui lisent.
Pour mon précédent ouvrage, un recueil de fables, la recherche avait été longue et finalement infructueuse ce qui m’avait contraint à m’orienter vers l’autoédition.
Pour Archéovirus, je suis extrêmement heureux de pouvoir collaborer avec une maison d’édition qui donne sa chance à des auteurs débutants et ne cède pas à la facilité de ne publier que des grands noms !
Heureusement qu’il y a des éditeurs comme Maïa qui ont cette vocation de créer de véritables pépinières littéraires.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
A mon sens, la grande originalité de ce livre est de faire se rencontrer cette discipline naissante qui est la paléomicrobiologie et le bioterrorisme.
Sans vouloir trop en dévoiler aux lecteurs du contenu du livre, beaucoup d’états redoutent la réémergence de micro-organismes qui sont ordinairement considérés comme étant disparus. Ce péril peut être la conséquence du réchauffement climatique et en particulier de la fonte des glaces qui est fait remonter à la surface du globe des microbes préhistoriques, mais également à la déforestation et la destruction des habitats animaux qui créent les conditions de la transmission de certains agents pathogènes sanctuarisés vers l’homme.
Il existe enfin un risque sérieux d’une réémergence volontaire et malveillante d’un microbe « fossile », plus ou moins modifié, à des fins terroristes. C’est cette menace qui sert de toile de fond à Archéovirus.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Ma méthode d’écriture est, vous allez le comprendre, très particulière ! Elle est dictée par des contingences banales : un travail très prenant (je suis médecin et ce livre a été écrit en pleine épidémie de Covid) et une vie de famille avec des enfants.
Ces deux contraintes ont longtemps retardé l’accomplissement de ce désir profond que j’avais en moi d’écrire.
Lorsque j’ai décidé de m’affranchir de ces freins, il a donc fallu adapter mon rythme d’écriture aux contraintes de la vie moderne car, malheureusement, presque personne ne peut à notre époque passer douze heures par jour sur son écritoire 365 jours par an comme le faisait Balzac. J’ai donc mis à profit les quelques moments où je suis libre et sans sollicitation pour l’écriture.
En général les idées viennent la nuit, spontanément et sans avoir été suscitées. C’est d’ailleurs quand elle viennent naturellement que les créations sont les plus originales et les plus intéressantes. Puis, quand l’idée a germé, elle se développe peu à peu dans mon cerveau, en général au milieu de la nuit, sans avoir la moindre pitié pour mon sommeil !
Le plus difficile alors est de garder le synopsis et les phrases entières intactes dans ma mémoire jusqu’au petit matin où je peux enfin les coucher, bribes par bribes.
Je n’écris ni sur une machine à écrire ou un ordinateur, ni sur du papier, mais sur un smartphone. Cela me permet d’avoir toujours le texte accessible sur moi et de le retravailler quotidiennement une, deux, dix ou cinquante fois si nécessaire !
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Tout à fait, je travaille actuellement sur un recueil de nouvelles. Une sorte de miscellanées regroupant des textes très hétéroclites : des récits abordant la vie rurale de façon humoristique, un autre texte décrivant l’épidémie de Covid vue d’un bistrot du Sud-Ouest avec des personnages plein de gouaille et d’accent chantant, une autre nouvelle qui donne une droit de réponse au cyclope Polyphème victime de la fourberie d’Ulysse… Bref un melting-pot détonnant !
J’ai également un projet de roman sur le thème de la lycanthropie mais là, je ne préfère ne pas en dire plus…
Hervé Leyral, auteur de Archéovirus, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.