Entretien avec Guy Torrens – Le vertige du bourreau
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Le Vertige du Bourreau est un roman que je portais depuis longtemps, plus d’une année. Son achèvement et sa parution ont été pour moi une « permission » de me consacrer à d’autres écrits, d’autant qu’un autre recueil « Entre deux battements de coeur » est paru peu avant. A chaque livre que ce soit des poèmes, ou des romans ou des pièces de théâtre, c’est toujours une joie de les voir vivre autrement que dans la tête ou l’ordinateur et même si le 17ème, l’émotion est intacte.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
La principale qualité qui a été soulignée par les lecteurs réside dans la profonde humanité des personnages qui gravitent autour du « bourreau » et aussi et ça rejoint malheureusement l’actualité, la capacité qui semble sans limite des être humains à commettre des atrocités au nom d’idéologies ou de religions( dans ce roman c’est de la dictature franquiste dont il est question). La violence est inscrite et se nourrit d’obscurantisme. Pour ce roman le style a changé, plus percutant, peu de passages poétiques qui deviennent des temps de repos pour les personnages et permettent une respiration face à des situations qui peuvent apparaître insupportables. « J’ai compris ton message et ce depuis mon enfance mais il a pris consistance. J’ai appris la dignité, pas la patience, j’ai appris le malheur pas la souffrance, j’ai appris la colère et maintenant la vengeance. Mais notre acte sera inutile, personne n’en saura rien à part notre histoire commune .» Phrases d’un personnage qui illustre bien le propos.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
J’ai aussi changé de méthode, j’ai passé beaucoup de temps sur des archives de la guerre d’Espagne, et sur le devenir connu de ceux qui ont commis des crimes de guerre ( leur fuite, dans quel pays etc.) et aussi, puisqu’un des personnage est un réfugié syrien, sur le drame des réfugiés et les conditions désespérées dans lesquelles certains font les traversées. J’ai d’abord développé le personnage central ( le bourreau) et ensuite ceux qui sont à sa poursuite pour que la confrontation finale ait un sens. Je n’ai pas de rituel, j’écris tous les jours, l’après-midi de préférence, pendant 4/5 heures à l’ordinateur, exception pour les poèmes que j’écris sur des carnets avant de les mettre en forme. L’écriture n’est pas pour moi un passe temps mais une nécessité absolue et aussi une recherche de nouvelles formes.
Guy Torrens, auteur de Le vertige du bourreau, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.