Entretien avec Gilles Rivalland – Transmission
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Bien sûr une immense satisfaction, mais aussi une certaine fierté d’avoir conduit ce projet jusqu’au bout, et de voir sous forme d’un véritable livre, avec une couverture, une quatrième de couverture etc…ce qui n’était depuis des mois que des fichiers sur mon ordinateur.
J’ai évidemment beaucoup pensé à mes parents, très présents dans ce livre, et sur la photo de couverture s’agissant de mon père, eux qui aimaient tant les livres, et auxquels je n’aurais pas eu la joie d‘offrir ce livre.
J’ai aussi beaucoup pensé à mon épouse et mon cher ami Alain qui m’ont encouragé à l’écrire et qui sont partis peu de temps avant sa publication.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Alors qu’on peut dire qu’il s’inscrit dans le champ des livres des « transclasses », dont évidemment Annie Ernaux, maintenant nobélisée est la représentante la plus célèbre, mais aussi Michel Winock, Martine Sonet, Didier Eribon etc…, et avec lesquels je ne suis pas forcément complètement en accord, j’ai voulu mettre en évidence ce qu’il y avait de positif et de porteur dans le milieu où j’ai grandi, alors que cette littérature tend plutôt à peindre un monde ouvrier ou paysan hors de l’histoire et assez étriqué dont on a envie de s’éloigner.
La rencontre de l’implication politique de mon père et de l’immigration italienne du côté de ma mère a permis à mon enfance d’échapper au seul souci économique du quotidien. Mais du coup cette enfance plutôt heureuse a rendu plus difficile, sans doute contrairement à d’autres « transclasses » le passage, grâce aux études, vers une autre classe sociale qui ne m’était pas particulièrement attirante.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
J’avais depuis très très longtemps quelques feuillets, avec l’idée d’en faire un jour quelque chose. Mon ami Alain, qui a eu une toute autre histoire personnelle, m’a souvent incité à faire quelque chose de mon la mienne, pensant qu’elle avait quelque chose qui dépassait le seul vécu personnel.
Et puis l’épidémie de COVID est arrivée et le confinement. Ce fut le moment, le kairos grec, pour me mettre à écrire. Je le fis quasiment tous les jours, croisant l’écriture avec les lectures auxquelles elle me renvoyait.
Les chapitres apparaissent à peu près dans l’ordre dans lequel ils ont été écrit, finalement de l’enfance à la maturité (on peut même dire la vieillesse), bien qu’il n’y ait pas dans le livre de récit chronologique.
Gilles Rivalland, auteur de Transmission, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.