Entretien avec Florine Rebetez – Le parfum de la menthe sauvage
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Un petit moment de vertige ! J’ai pris conscience qu’alors, des gens pourraient le lire, ça paraît naïf mais je ne l’avais pas vraiment réalisé auparavant. Et puis aussi, évidemment, une grande joie et un sentiment d’accomplissement, c’est quelque-chose qui me tenait à cœur depuis longtemps. Voir l’un de ses rêves se concrétiser, c’est magique ! J’ai aussi ressenti beaucoup de reconnaissance et de gratitude pour l’élan de solidarité qui s’est mis en place lors de la campagne de financement, je me suis sentie merveilleusement entourée et soutenue.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Je crois que ce qui a pu surprendre certaines personnes, c’est le fait que les membres de ma famille, décédés, à qui j’écris, me répondent à la fin du livre. J’ai emprunté cette idée à Ben Mazué qui m’avait beaucoup émue lors de l’un de ses concerts (en petit comité à l’époque, dans la cour du collège d’un petit village du Gard…), où il lit la lettre de sa mère, décédée, qui lui écrit depuis le Paradis. Cela permet un rapport à la mort plus serein et beaucoup plus joyeux que ce qu’on imagine traditionnellement, et je crois qu’il y a vraiment de ça lorsqu’on passe « de l’autre côté », de l’amour, de la légèreté et beaucoup d’humour.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Cela s’est fait progressivement, j’ai écrit des passages au fur et à mesure des événements de la vie, souvent en pleurant beaucoup, c’était très thérapeutique. Les assembler et en faire quelque-chose de construit m’a permis de « boucler la boucle » et d’entamer une autre page de ma vie en étant libérée de toutes ces choses que je n’avais pas pu dire à mes parents et à ma sœur de leur vivant. J’écris toujours en écoutant de la musique, dans un casque ou avec des écouteurs pour être vraiment dans ma bulle. Avec un éclairage tamisé, des bougies et mes chats, c’est encore mieux. Souvent, j’ai des moments d’inspiration en voiture ou en marchant, lorsque mon corps est occupé à des choses « automatiques » et que je peux me laisser porter par d’autres vibrations.
Florine Rebetez, auteure de Le parfum de la menthe sauvage, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.