Entretien avec Évelyne Durin – La Lumière juste de septembre
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Lorsque mon livre est paru, j’ai ressenti une grande fierté, le sentiment d’avoir eu le courage d’être allée jusqu’au bout de mon parcours… C’était comme si je l’avais aidé à voir le jour, après l’avoir écrit dans la pénombre. En effet, au départ, je pensais le garder pour moi, ma famille et mes amis proches, car il dévoilait mon intimité.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premiers lecteurs m’ont dit qu’ils avaient aimé mon livre, que ma vie avait été difficile, et que j’avais été forte. Ils m’ont dit quelquefois qu’ils l’avaient lu d’un trait, pressés de connaître la fin. Certains m’ont exprimé leur chagrin et leurs larmes. D’autres ont apprécié ma pudeur et mon respect pour les gens que j’aime. Mais le plus beau compliment que j » ai reçu, c’est de la part d’ « un Monsieur très âgé, qui m’a connu petite et a qualifié mon livre de « bijou », écrit avec une » âme d » écrivain « .
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
C’est une expérience riche et douloureuse qui nous permet de nous raconter et nous libérer un peu des événements qui nous ont fait souffrir. La période de précommandes sur internet est difficile… Réclamer de l’argent, c’est un peu humiliant…
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
L’originalité de mon livre, c’est tout simplement d’être une autobiographie, une histoire vraie, vécue par soi- même, en laissant transparaître la souffrance de son âme et de son cœur. La Vérité, voilée, pudique, mais nue. Son originalité, c’est de décrire le désarroi et la peine avec des mots simples, mais une certaine poésie.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Sans calcul. J’ai suivi le fil rouge de ma vie, de façon chronique, de ma petite enfance à l’âge adulte… J’ai écrit au stylo à bille sur des cahiers de brouillon, relisant les textes, les corrigeant, jusqu’à tout recopier proprement pour le coucher sur le fichier PDF.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Oui, j’ai déjà commencé l’écriture d’un autre livre… mais le chemin sera long, comme pour le premier, car j’attends que ce premier livre devienne adulte… ! J’ai surtout envie que le lecteur ne s’ennuie pas… Il faut éviter les répétitions, les longueurs… tout en remplissant des pages, j’ai le sentiment que mon premier livre survole certaines situations… Ma vie a été parsemée de souffrances psychiques, dues essentiellement à la mort de ma mère, lorsque j’étais petite, de mon fils, quand j’avais quarante ans, et de mon frère, beaucoup plus récemment. J’ai besoin de raconter la traversée de ces deuils, qui m’ont détruite, des troubles psychologiques qu’ils ont entraînés, et des thérapies qui m’ont été nécessaires pour y survivre, mais tout cela en rendant hommage à leur intelligence, leur beauté et leurs dons, et de façon à ce que ce soit beau et non pathologique…. Tout cela va me demander un travail assez acrobatique…
Évelyne Durin, auteur de La Lumière juste de septembre, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.