Entretien avec Diane Lamort – Il était une fois au coin du feu
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Lorsque le livre est paru, j’étais ravie et fière ! Cette histoire n’était au début destinée qu’à ma grand-mère pour son anniversaire et au cercle proche familial. J’étais heureuse de me dire que ce récit allait être partagé au plus grand nombre, et pourrait peut-être rappeler des souvenirs à des enfants nés de la guerre 39-45.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premiers lecteurs ont été ma grand-mère évidemment, et ma famille proche. Ma grand-mère était extrè mement émue de lire l’histoire d’une partie de sa vie, de plus illustrée, elle ne s’y attendait absolument pas ! Les retours principaux que j’ai eu dans un premier temps concernaient les dessins qui accompagnent le récit. C’est un livre accessible car sans forcément le lire, on peut le feuilleter et ainsi découvrir les illustrations. D’autres lecteurs m’ont beaucoup parlé du fait qu’ils auraient aimé ou qu’ils aimeraient écrire aussi l’histoire de leurs parents, ou grands-parents voire même leurs arrières grands-parents. C’est important de conserver une trace mémorielle de ce pan d’histoire qui n’est finalement pas si loin de nous.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
N’étant à l’origine pas destiné à la publication, j’étais d’autant plus ravie que le livre sorte. C’est un peu comme une consécration, un objectif atteint !
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Je pense que l’originalité de ce livre tient dans le fait que le récit se déroule sous forme d’une discussion. L’écrit découle directement de l’enregistrement de la conversation entre ma grand-mère et moi, et n’est absolument pas modifié, il est restranscrit tel quel. C’est aussi ce qui fait que le livre peut être lu de manière décousue, sans forcément commencer par le début. Même si une trame principale dirige le récit, ma grand-mère me racon tait des morceaux de sa vie en effectuant des retours en arrière, puis des bonds en avant… Je pense aussi que ce qui fait la particularité de ce livre est, comme je le disais plus haut, les illustrations qui animent le texte. Chaque dessin offre une image d’un morceau de sa vie, de la vie pendant et après la guerre, des habitudes et des façons d’exister à cette époque.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Le travail d’écriture s’est fait simplement, je dirais plutôt que c’était un travail d’écoute et de transformation d’oral à écrit. J’ai enregistré ma grand-mère le temps d’une après-midi, puis le gros du travail a été de réécou ter et écrire ses mots, en conservant tout : ses hésitations, ses soupirs, ses sourires, ses bredouillements… Une fois toute la discussion écrite, j’ai séquencé le récit en plusieurs passages et pour chacun pensé un dessin. Ce sont les dessins qui ont nécessité le plus de réflexion et de temps !
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?
J’ai énormément aimé faire ce travail, me plonger dans une vie qui n’est pas la mienne. J’ai appris beaucoup sur ma grand-mère et ma famille, et c’était un très beau moment passé avec elle. En me contant des bribes de sa vie, ses yeux pétillaient de se souvenir. J’ai adoré faire ce livre, sans doute car il était destiné à ma grand mère en premier lieu, mais j’aimerais beaucoup entendre d’autres histoires d’enfants nés avant ou pendant la guerre et illustrer de la même manière leur propos.
Je trouve que c’est important que l’on se rappelle de ce passé, c’est un travail de mémoire fondamental et un témoignage essentiel.
Diane Lamort , auteure de Il était une fois au coin du feu, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.