Entretien avec David Lassaigne – Paul et le chien-ballon
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
De la fierté, bien sûr. Cette fierté d’avoir porté mon projet jusqu’au bout, et de pouvoir enfin le partager avec des lecteurs. Écrire un roman de plus de 100000 mots, c’est plus d’un an de travail. Des heures et des heures à se corriger et à se relire (entre 3 et 4 heures pour finaliser 600 mots pour ma part). Cela demande une certaine abnégation, et quelques sacrifices.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Je ne vais pas prendre en compte les critiques de ma famille ou de mes amis les plus proches, car pour les personnes extérieures, elles pourraient manquer d’objectivité. Pour faire court, les premiers retours sont très bons. Lorsque j’ai été publié, je voulais seulement partager mon imaginaire, et surtout avoir un avis sur mon potentiel talent. À présent, mes objectifs ont changé, car les critiques vont bien au-delà de mes espérances. J’ai envie de poursuivre dans l’écriture, d’aller plus loin, de voir plus haut. On m’a félicité pour mon originalité, pour la qualité et la simplicité de mon écriture, et surtout, pour mon histoire surprenante qui tient en haleine jusqu’à la dernière page. Avant la parution de mon livre, j’avais trois objectifs : offrir un ouvrage qui plaise (car il y a toujours la peur de décevoir celui qui a dépensé 20 euros pour nous lire…), alerter et sensibiliser sur les sujets sensibles qui me tiennent à cœur, et émouvoir (aux larmes) à travers les scènes les plus poignantes. C’est ce dernier objectif qui, pour moi, était le plus compliqué à atteindre. Je peux dire aujourd’hui qu’à travers les mots que j’ai choisi dans certaines scènes, j’ai déclenché des émotions chez certains de mes lecteurs. C’est ma plus grande fierté.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Lorsque son ouvrage est disponible à la vente, on a envie de le crier sur tous les toits. Le travail d’écriture est colossal, mais la promotion qui suit l’est d’autant plus. Il faut rester actif, savoir démarcher les librairies pour être présent dans leurs rayons, et faire preuve d’originalité pour mettre en avant son projet. C’est beaucoup d’investissement, et je remercie particulièrement ma compagne, mais aussi ma famille et mes amis, pour leur soutien et leur aide. Pour la promotion, j’ai appliqué quelques conseils trouvés sur des sites spécialisés, les démarches à faire et les erreurs à ne pas commettre. J’ai également pris l’initiative de réaliser ma propre bande-annonce (je fais du montage vidéo, autant que cela me serve 🙂 ). Cette vidéo, visible sur YouTube et Facebook, a très vite dépassé les 12000 vues. Je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
Avant toute chose, l’intrigue principale de mon roman est inédite. Avant de démarrer l’écriture de Paul et le chien-ballon, je me suis assuré de ne pas plagier l’idée d’un autre auteur. Pour émerger dans le monde littéraire, je crois qu’un auteur doit se démarquer par son originalité. Je souhaite justement en faire ma marque de fabrique. Mes principales lectures sont Bernard Werber, Stephen King et Guillaume Musso. Je me suis inspiré de chacun d’eux pour créer mon univers. J’aime le côté narratif et descriptif de King, cette façon qu’il a de travailler ses personnages. J’aime le côté « roman à suspense » de Musso, le fait de comprendre toute son intrigue en lisant les dernières pages. Et j’aime le côté visionnaire de Werber, cette façon qu’il a d’analyser le monde, de le critiquer intelligemment. Finalement, je n’écris pas seulement une histoire intrigante, je veux aussi mettre en avant des sujets sensibles, faire réfléchir le lecteur et exprimer ma vision du monde.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
J’ai une façon de travailler bien à moi. J’écris un chapitre en entier, puis je le corrige. Cela permet d’alterner entre écriture et relecture, chacun apportant sa part de plaisir. La phase d’écriture est rapide et brouillonne, mais je suis une trame bien précise que j’ai en tête. Je me laisse guider en direct par mon inspiration (je sais où je veux aller, mais je ne sais pas comment je vais y aller, j’avance avec mes personnages). Pour la première relecture, je peaufine, j’apporte des précisions, de l’émotion. Vient ensuite une troisième phase où j’élimine les lourdeurs, les fautes d’orthographe et de syntaxe. Finalement, il y a au moins quatre ou cinq phases de relecture. Je suis perfectionniste. Chaque mot est soigneusement choisi, et, lorsque je lis le résultat final dans le calme absolu, il faut que l’ensemble soit fluide et sans accroc.
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Certains vont le découvrir à travers ces lignes, mais mon deuxième roman est presque achevé (un projet complètement différent du premier). Il restera en attente quelques mois, en attendant d’être lu et corrigé par mes proches. Il sera au moins en deux parties (en fonction de son accueil). Je me sers de l’expérience acquise avec Paul et le chien-ballon, en poussant encore plus loin tout ce que j’ai appris. C’est un roman d’anticipation, à cheval entre monde réel, fantastique et science-fiction. J’ai cette fois créé mon propre univers, en conservant une intrigue solide et en travaillant les émotions et le suspense. Je ne cache pas que j’ai beaucoup d’ambition, au point que je me suis inspiré d’ingrédients présents dans les blockbusters américains. Même s’il cible un public plus âgé, j’y conserve mon originalité, ma créativité, et surtout, je traite l’un des plus gros sujets d’actualité, l’écologie, et la conséquence des actions de l’Homme sur la planète. Un scénario assez éprouvant, qui, je l’espère, embarquera le lecteur, mais saura aussi faire réagir.
David Lassaigne, auteur de Paul et le chien-ballon, disponible sur le site des Editions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.