Entretien avec Davia Ben Aïssa – La rature
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Au premier moment où j’ai tenu mon livre dans mes mains ce fut assez étrange, j’ai eu du mal à croire que c’était moi qui l’avais écrit. Ce fut la même chose quand je l’ai vu dans le catalogue des Editions Maia. J’en ai été émue et ravie. J’avais enfin réussi mon projet d’écriture, un désir prégnant.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Après en avoir reçu quelques exemplaires, j’en ai offert à plusieurs personnes. Deux d’entre elles m’ont fait un retour assez élogieux mais certains passages étaient difficiles à imaginer autant que la force du vocabulaire utilisé. Elles me gratifiaient de « courageuse » d’avoir pu écrire sur mes souffrances psychiques avec autant d’acuité. Je me prépare pour d’autres présentations à venir.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Ce travail d’écriture a été un projet de longue haleine et dont je croyais ne pas en être capable. Je ne suis pas une écrivaine mais j’ai tout fait pour réussir à faire naitre ce livre. J’en suis fière malgré certaines précisions à apporter. Il me permet de dire à ceux et celles qui ont souffert, ou qui souffrent encore aujourd’hui, qu’il est possible de sortir des prisons psychiques, relayées par nos servitudes volontaires. Nous pouvons en savoir quelque chose pour guérir totalement ou partiellement et savoir faire avec.
J’ai appris à écrire en écrivant, j’ai appris à déterrer l’écriture qui me faisait signe et avec laquelle j’étais en souffrance. Ecrire pour finir d’anéantir la douleur.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Je me mettais à écrire, souvent, le matin très tôt (4/5 h du matin). J’avais l’impression d’être plus disponible. Cela ne fut pas facile. Parfois je ne comprenais pas ce que j’avais écrit mais je restais avec l’idée principale, aussi je continuais à écrire sans être satisfaite mais avec un espoir que j’y arriverai, à ma mesure.
Un réel travail d’écriture, toujours à réécrire, plusieurs fois, ce que j’avais couché sur le papier. Beaucoup de souffrance mais aussi de la joie et de l’amour pour le travail que je fournissais régulièrement. Ma détermination était réellement là. Sans mon parcours psychanalytique je n’aurais jamais pu écrire ce livre
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Aujourd’hui je ne sais pas si je pourrais écrire un autre livre. Ce n’est pas l’envie qui me manque mais j’attends l’étincelle pour me remettre au travail.
L’évolution seconde c’est qu’une autre forme d’écriture s’est réveillée en moi : La peinture. Aussi, je réalise des tableaux, spontanément, du fait d’une intériorité plus libre grâce à la psychanalyse, couronnée par ce livre. Dans l’accès à cet art, je suis ravie de rencontrer les couleurs de la vie inscrites en moi.
Davia Ben Aïssa, auteure de La rature, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.