Entretien avec Corinne Kuperberg – Les Déplacés, naissance d’une famille
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Le vide ! Et maintenant ? Puis le vertige de l’orgueil : mais que vont-elles et ils en penser ? Mais enfin et surtout, la satisfaction de rendre ce qui m’a été donné. La joie de pouvoir transmettre. La fébrilité de tenir « l’objet » livre dans ses mains. Et le sentiment d’avoir matérialisé et donc pérennisé, toutes ces âmes qui ont péri prématurément et violemment.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Les premiers lecteurs sont ceux qui m’ont encouragé à chercher un éditeur ! Une fois publié par les soins des Éditions Maïa, le cercle s’est agrandi et d’autres retours motivants m’ont été transmis. Certains ont salué les vertus pédagogiques, en découvrant des faits qu’ils ignoraient. D’autres ont apprécié la dimension romanesque, les personnages attachants, la dynamique de la saga. J’ai été félicité sur la forme et la force des évocations. De quoi rougir !
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail
d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Simplement que l’opiniâtreté a porté ici ses fruits et j’en conçois une foi en mon travail qui, je l’espère, m’accompagnera durablement !
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
La particularité réside dans le fait de raconter chaque fraction de l’histoire, qui traverse une bonne partie du XXe siècle, par la voix du protagoniste le plus concerné. Ce principe a été relevé par tous, générant pour certains une petite difficulté dans la progression. Les lecteurs ont salué l’aide des premières pages, qui répertorie chaque personnage et sa filiation. Je désirais en faire un récit incarné, au plus près de la vérité et c’est ce qui touche les gens.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Avant de débuter la rédaction, j’ai cherché et archivé des témoignages familiaux que j’ai dû recouper avec les dates historiques de la période couverte. Puis j’ai décidé d’une articulation chronologique et chorale. Avec ces charpentes définies, j’ai pu me libérer et peaufiner la forme et le style. Pour ce qui est du rituel : retranchement, thé vert japonais amer et chocolat très très noir !
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui sur quoi avez-vous envie
d’écrire pour ce prochain livre ?
Mon prochain récit, qui je l’espère deviendra livre, est en phase de correction. C’est encore une recherche de témoignages, mais cette fois-ci, autour d’un seul personnage dont la narratrice s’escrime à découvrir le cheminement jusqu’à la sortie finale.
Corinne Kuperberg , auteure Les déplacés, naissance d’une famille, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.