Entretien avec Bernard Marthouret – La vie n’est qu’un instant de bonheur
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Il s’agissait d’une deuxième expérience éditoriale. Si la volonté d’échanger avec de futurs lecteurs était toujours présente, l’espérance d’une réussite tenait compte des résultats obtenus lors de la précédente édition. Le premier ouvrage était une chronique dénonçant le déni de réalités sociales, en retraçant une actualité brûlante, le second expose au contraire un parcours personnel, à partir d’évènements que tout individu peut connaître au cours de son existence.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Hormis deux lecteurs proches, je ne peux faire part ici que d’avis spontanés, car je me suis bien gardé de questionner mes lecteurs connus. Ils sont tous gratifiants sur le style et la forme du livre, mais parfois réservés sur le fond et certaines idées exposées. D’autres, au contraire, m’ont félicité pour le côté positif d’un texte refusant l’adversité devant les difficultés de la vie, en glorifiant la famille, l’effort et les valeurs que tout être humain devrait suivre dans l’espérance de lendemains bien aléatoires. Voici quelques extraits d’avis reçus par les messages de :
Pauline B. : Bien lu votre livre. Excellent ! Très bien écrit, évidemment, en être humain je ne partage pas sur toute la ligne quelques idées…
Frédérique R. : Je viens de lire votre livre d’une traite. Autant j’ai peiné pour entrer dans le précédent, autant je n’ai pas rencontré de difficultés identiques pour la lecture de celui-là…
Claude L. : Je termine à l’instant la lecture de votre livre que j’ai reçu hier et dont j’ai apprécié et dévoré le contenu passionnant qui correspond à mes propres idées, dans un style digne de J.F Revel…
Christine C. : Suite à la lecture de votre livre, on ressent un manque de confiance permanent, et une force de caractère peu commune… L’humour est présent au fil des pages, et j’ai beaucoup apprécié. Enfin, cet ouvrage évoque à mon sens trois passions, la littérature…La musique et la montagne que j’associe (en citant) « L’effort provoque chez moi un plaisir musical ; des mélodies obstinées résonnent dans ma tête, effaçant toute autre pensée désagréable » …
Patrice R. : Je viens de lire votre livre… c’est passionnant, belle écriture…un mélange de souvenirs familiaux, de toute une vie de travail, d’organiste, de réflexions sur la politique, l’histoire, les balades autour de mon Châtel, j’ai retrouvé l’esprit des Essais de Montaigne, j’ai vécu un moment intense…
Krystel C. : Ce livre magnifiquement écrit est réellement un grand moment de bonheur qui nous fait naviguer entre la biographie et une approche philosophique et psychologique de la vie…très peu de pages ont échappé à mon crayon ! (Particulièrement) « Le temps s’écoulait comme l’eau bienfaisante des sources »… (et) « Dans notre univers de conflits, aimer devient l’apanage des forts, haïr, celui des faibles ». Ah, si seulement cette dernière phrase était bien comprise et digérée par les belliqueux de la planète !… Merci Bernard Marthouret pour cet excellent ouvrage !
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
C’est Boileau qui apporte la réponse à cette question dans son Art poétique : « Avant donc que d’écrire, apprenez à penser ». Ecrire est avant tout œuvre de la pensée. Il est fort dommage que notre regrettée Jacqueline de Romilly, ne soit plus à l’académie française pour défendre les derniers lambeaux de notre grammaire, dont les règles doivent affronter depuis une vingtaine d’années celles de la féminisation des titres et fonctions, et aujourd’hui, celles de l’écriture inclusive. Le travail d’écriture devient un mode d’expression naturelle lorsqu’on aime dévorer les écrits des autres. Plus encore, l’enfant scolarisé, débordant d’imagination, est écrivain sans le savoir. Ce goût pour les lettres me joua parfois des tours au collège ; en rédigeant une composition française, trop bien rédigée au goût du professeur de lettres et du Supérieur de l’établissement, je fus sévèrement puni pour soupçons d’en avoir copié le texte, alors qu’il avait été rédigé en étude surveillée, et qu’il résultait entièrement du fruit de mon imagination. Non, je n’ai pas de méthode pour écrire, seule la paresse ou les soucis brident mes élans littéraires. Je n’ai pas de moyens astucieux pour guider ma plume, peut-être, ou sans doute, pas suffisamment pour être lu ou entendu pour les idées que je draine, et en lesquelles je crois. La passion de l’écriture ne connaît pas de règles, hormis celles de la pensée, du goût d’écrire, et peut-être un peu de l’intelligence.
Bernard Marthouret, auteur de La vie n’est qu’un instant de bonheur, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.