Entretien avec Arnaud Gaudin de Lagrange – Opisthographie
Quel a été votre sentiment quand votre livre est paru ?
Dans un âge où l’on n’a pas accoutumé de prétendre aux moindres attentions, ce fût une joie de voir un premier, puis un deuxième ouvrage, être publiés chez Maïa en 2020. Une grande faveur que celle de découvrir que ses exercices d’écriture, permis par la fin d’une activité productive, recevaient quelque marque d’intérêt d’un professionnel de l’édition. Écrire est un plaisir, voir ses écrits mis à disposition de tous une évidente satisfaction, une fierté, une confiance en soi renouvelée.
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Par-delà les marques d’amicale civilité de quelques lecteurs proches, mes écrits ont suscité des avis auxquels j’ai été fort sensible : plaisir de lire, marques d’attachement pour les personnages, ambiance du récit, naturellement quelques commentaires sur le contexte idéalisé des lieux et des gens, très éloigné de toute emprise sociale. C’était mon but, décrire des promenades philosophico-sentimentales, les lecteurs ont paru les goûter.
Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?
Rapide et efficace, telles sont mes remarques à propos des éditions Maïa : une réponse qui n’attend des mois, des échanges informatisés, un « crowd funding » au point, autant que la correction ou la maquette, rapidement mises en œuvre. Ainsi le travail d’écriture reçoit-il un objectif rassurant.
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
L’originalité de mon (de mes) livre, réside à la fois dans la forme, que je souhaite classique, dans l’aspect « kaléidoscopique » du récit, sans unité de temps, de lieu, ni d’action, dans le titre « paléographique » aussi, « Opisthographie », dans la permanente référence à la culture grecque , citations originales à l’appui. J’ai décrit une ambiance, des lieux, des personnages, avec le but avoué que le lecteur y plonge, s’y rencontre, trouve quelque chose de lui dans les personnes et les lieux, découvre peut-être des aspects culturels qu’il méconnaissait. Récit aussi à la gloire des femmes, qui ne prennent de l’âge mais de l’expérience.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Écrire : une page blanche, un stylo à plume usant d’encre « bleu mystère », pas de plan, puisque mes livres ne content une histoire mais décrivent une observation, de lieux, de gens, de réflexions… des pensées, des images, qui viennent au bout des doigts. A la différence de ce qui se passa pour mon premier récit, « Boulevard Exelmans », je n’ai attendu d’avoir écrit 160 pages pour commencer à saisir sur ordinateur ce que j’avais rédigé à la main ! Cette double opération permettant de se relire, et de faire lire à d’autres… Laisser la plume courir, plaisir du « jogging » mental, à toute heure, parfois s’arrêter, se lancer dans un poème (non publié) en songeant à quelqu’un, prendre un livre et relire un ou deux chapitres, y réfléchir, s’accompagner de quelque musique de Couperin, Lully, Schubert… L’écriture est une sortie de soi, la mise au clair d’une part de son intimité, en la sublimant par le détachement des détails par trop matériels, pour n’en conserver que la suggestion. Plaisir est le seul mot qui vienne lorsque je songe au mot « écrire ».
Envisagez-vous d’écrire un autre livre ? Si oui, sur quoi avez-vous envie d’écrire pour ce prochain livre ?
Un troisième livre est achevé, en cours de correction, que je soumettrai sans doute à Maïa d’ici la fin de mars 2021, un quatrième est en gestation… Il s’agit toujours de récits d’ambiance à fond philosophique et courtoisement galant, une exploration du labyrinthe des sentiments, tournant autour de personnages dont certains ont une réelle existence.
Arnaud Gaudin de Lagrange, auteur de Opisthographie, disponible sur le site des Editions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.