Entretien avec Agathe & Christophe Renouard – Pourquoi se (c) taire ?
Quels ont été les retours des premiers lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre livre ?
Il faut reconnaître que nous n’avons reçu jusqu’alors que des retours positifs (peut-être les personnes déçues ne se sont pas exprimées…).
Deux caractéristiques ressortent des lectures : d’une part, les gens sont souvent étonnés, voire choqués par le contenu du récit et la violence de ce qu’Agathe a traversé. Sur la forme, beaucoup de personnes nous ont avoué avoir lu le livre d’une traite, incapables de le lâcher.
Voici quelques commentaires non exhaustifs choisis :
« Chère Agathe, cher Christophe,
Je me souviens bien de notre rencontre. Merci encore d’être venus jusqu’à moi.
Je viens de lire votre livre.
Merci Agathe d’avoir eu le courage de l’écrire et à Christophe d’être là.
L’avenir est ouvert pour vous.
Le meilleur est à venir.
Merci d’exister.
Je vous embrasse, Jacques Gaillot »
« Salut.
Je viens de terminer « pourquoi se(c) taire »…
J’avais prévu de le garder pour mes vacances afin de le lire tranquillement et sereinement… Raté !!! Je l’ai avalé en une journée, incapable de m’en détacher avant la fin.
Ce livre est à la fois poignant, réaliste, percutant, dérangeant. Les analyses efficaces et pertinentes d’Agathe, le style direct, l’objectivité dans l’évolution de la trame en font un livre à mettre d’urgence entre toutes les mains.
J’espère que cet écrit permettra à Agathe de continuer d’exorciser le mal qu’on lui a fait et à d’autres de réaliser que ce qui leur arrive n’est ni exceptionnel, ni normal. Bravo pour ce livre que je vais recommander autour de moi, non par gentillesse mais parce qu’il le mérite.
Patrice. »
« Je voulais prendre le temps de lire ce livre témoignage reçu il y a quelques semaines, alors je l’ai mis dans ma valise.
Comme je m’y attendais c’est fort et ça remue, et pas seulement parce que je connais les auteurs et sais leur sincérité.
Bravo à Agathe Renouard pour son courage à écrire et à être sortie de ses prisons, bravo à mon merveilleux cousin Christophe Renouard, roc et phare dans la tempête.
Courage à mes amis engagés dans la foi, puissent ils aider à lutter contre ces dérives, il ne faut plus se(c)taire !Barbara. »
« Comme convenu, je suis allé à la Galerne.
J’ai terminé le livre dimanche mais j’ai eu du mal à obtenir tes coordonnées. L’ouvrage laisse pantois ! L’acharnement est révoltant.
Le ressentiment de haine pour ces gens a été fort. Bravo à Agathe et toi pour ce témoignage qui m’a touché.
En fin d’ouvrage, tu as fait une très belle (annexe) que j’ai bien appréciée avec cette phrase que j’ai notée concernant les petits de ce monde …
Merci pour ce beau texte à vous deux,
Amitiés , Didier L. »
« Bonsoir Agathe. J’ai lu ton livre. Même si je savais en gros de quoi il en retournait, je t’assure qu’on ne peut pas s’imaginer tout ce que tu as traversé. La personne que j’ai vue chez moi l’autre dimanche ne donnait pas cette impression d’une personne fragilisée par la vie (des mains qui tremblent ne trahissent pas une fragilité). Je dois t’avouer que je suis plein d’admiration devant le travail que tu as dû fournir pour remonter cette pente, la force que tu as su trouver pour les combats que tu as menés (intérieurs et face à l’adversité). Une personne ne se résume pas à ce qu’on sait d’elle. Elle ne se résume pas à ce qu’elle a fait. Elle ne se résume pas à ce qu’elle a vécu. Tu ne te résumes pas à cette histoire et cette décente aux enfers. Tu te définis plus par le courage qu’il t’a fallu pour sortir de ce pétrin, de ce conditionnement erratique aux multiples et incessantes contradictions. On côtoie des gens formidables comme toi sans en avoir le moindre soupçon. Non, tu n’es pas un personne fragile. Tu es une personne sensible et c’est tout à ton honneur. Tu es une rescapée, une guerrière qui, au milieu d’un champ de bataille où les balles fusaient, a su se relever et sortir du bourbier. Il y a sans doute beaucoup de témoignages comme le tien qui racontent l’horreur et la bêtise humaine mais comparé à la somme de personnes qui laissent leur peau dans cette affaire, je t’assure que je vois en toi un rare courage et une rage d’en sortir. C’est ce qui ressort d’entre les lignes de ce témoignage sans fioriture, sans fard. Et je suis content que tu sois toujours là pour le raconter et que tu aies fait partie des nôtres ce 10 juillet. Avec toute mon affection. Bises au surhomme qui partage ta vie.
Patrick. »
« Je viens de finir en 1 après midi votre livre acheté hier : merci pour ce récit, ces mots, ces vérités inconnues pour la plupart des gens comme moi…. Prendre sens avec ces lignes d’une histoire humaine m’a profondément émue.
Bravo à vous 2 et à votre relation ou le sens amour et fraternité est présent.
Merci à toi Agathe dont je me sens proche sans se connaître…
A bientôt
Géraldine »
Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?
« Votre témoignage est important. Vous abordez les choses depuis plusieurs angles de vue. (…) Au-delà de la dimension psychologique de l’emprise, il y a l’aspect structurel de l’emprise, lié à l’institution, comme vous le faites dire à quelqu’un à un moment. »
Ce retour d’un avocat spécialiste des dérives sectaires nous conforte dans notre tentative de décrire avec nos mots le processus d’embrigadement, de la coupure avec l’entourage jusqu’à la reconstruction. Les lecteurs semblent avoir été sensibles au mélange entre la description du processus et la forme narrative du récit.
Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?
Notre travail s’est déroulé en plusieurs étapes. Tout d’abord un témoignage vocal auprès d’une proche, qui constitua un nombre assez conséquent d’heures d’enregistrement. Puis le traçage écrit sur un cahier, la mise au net sur ordinateur, et des heures incalculables passées à réduire, aller à l’essentiel, corriger, relire, corriger à nouveau, épurer pour ne garder que l’essentiel et écarter les hors-sujet. Nous avions en permanence le souci de nous mettre à la place du lecteur. Cet exercice de recul fut capital pour l’effort de clarté du texte. Ce fut comme un puzzle à l’envers : éliminer pour mieux assembler.
Avec nos métiers et nos activités annexes, il nous a fallu au moins cinq années pour venir à bout de ce travail, de découragements en coups de sang enthousiastes.
Agathe & Christophe Renouard, auteurs de Pourquoi se (c) taire ?, disponible sur le site des Éditions Maïa. Cliquez ici pour le découvrir.