Et si un prochain Coluche, issu du monde associatif, tourné vers les gens et leur lutte quotidienne pour survivre, surgissait soudain dans les médias au point de briguer un jour la fonction suprême ?
Hugo, jeune homme de 28 ans est sorti du système. Sans diplôme, faute d’y croire, il n’a plus de travail après son rejet des conditions misérables liées aux petits boulots précaires. Il n’a plus rien à perdre.
Sa rencontre avec des groupuscules violents va faire basculer son existence de paumé vers les projecteurs des plateaux de télévision.
Sa parole libérée, vraie, qui dresse l’état des lieux d’une population désespérée, abandonnée par les élites coupées des réalités, retient l’attention d’un milliardaire capable de transformer ses idées en véritable projet.
L’homme fera la fonction : relevant le défi de construire un nouveau modèle de consommation qui replace l’humain et l’écologie au premier plan, Hugo deviendra un jeune homme qui agit concrètement pour changer le monde, via une plateforme solidaire qu’il dirige comme une entreprise, Ensemble.

Habile utilisateur des grands médias et des réseaux sociaux, un destin incroyable semble se dessiner pour Hugo sous l’œil curieux des Français.
Jusqu’où ira-t-il ?

Ce roman est né d’un fait divers survenu en octobre 2017 où des militants d’extrême gauche perturbèrent un congrès de DRH au Pré Catelan et brûlèrent une dizaine de voitures. Cette manifestation qualifiée alors de « chasse aux DRH » symbolisait à mes yeux cette France de plus en plus coupée en deux avec d’un côté, une élite sûre d’elle-même, et de l’autre, une frange de la population acculée par le sentiment de n’avoir plus rien à perdre et prête à basculer dans une contestation radicale.

À travers ce projet, j’ai aussi voulu raconter le rôle majeur des chaînes d’information sur l’opinion et montrer l’impact des nouvelles technologies sur des sujets aussi variés que l’économie sociale et solidaire, l’émergence de nouveaux modèles de consommation et la prise de conscience des défis écologiques. Cette fiction pourrait peut-être devenir réelle dans les 24 mois à venir…

« Après avoir servi cent cinquante-trois tickets, Hugo put enfin souffler et sortit fumer une cigarette vers minuit. Inhalant la fumée jusqu’au plus profond de ses poumons, il laissa l’adrénaline retomber tout en réfléchissant à l’entretien qui allait suivre avec son manager. La liste des griefs que ne manquerait pas de lui adresser Thierry était connue d’avance : attitude nonchalante, retards fréquents, esprit frondeur, erreurs de préparation à répétition. Son avenir dans le monde de la frite s’annonçait compromis. Tant pis, ou plutôt tant mieux. Il ne supportait plus cet univers poisseux et l’attitude de petit chef de Thierry hurlant à la moindre occasion sur des employés traités comme de la chair à canon. Son expérience parmi les forces spéciales du burger allait s’achever par une mise au repos forcé. Au moins ne sentirait-il plus cette odeur rance et tenace de friture qui lui collait au corps et dans les cheveux pendant plusieurs heures après chaque service. S’il se faisait virer ce soir, ce serait sa troisième expérience infructueuse depuis le début de l’année. Après deux mois passés à travailler comme un chien dans cet emploi de misère, une nouvelle phase d’incertitude se profilait. De nouveau, il allait falloir relancer les agences d’intérim. De nouveau, il allait falloir expliquer, argumenter les trous dans le CV ou les durées d’expériences écourtées pour de mauvaises raisons. De nouveau, il allait falloir mentir pour tenter de rester ancré dans un système qui s’acharnait à le rejeter. »