« L’acide lactique est un déchet qui se forme lors d’anomalies métaboliques au cours de la glycolyse. Des recherches ont montré que cet acide joue un rôle essentiel durant le développement de la tumeur. En fait, la cellule cancéreuse produit dès le départ et en très grande quantité ce métabolite à partir du glucose. Des expériences ont mis en évidence qu’une tumeur produit entre 10 et 12 % de sa masse en acide lactique toutes les heures, c’est-à-dire 4 à 5 fois plus que des cellules normales !
L’acide lactique peut être transformé en glucose par le foie, ce qui permet ainsi à la cellule cancéreuse de ne jamais manquer de ce glucide au cours de sa croissance, mais ce n’est pas là le seul avantage de cet acide. En effet, il possède des propriétés immunosuppressives qui empêchent les cellules du système immunitaire d’attaquer la cellule cancéreuse. Plus précisément, l’acide lactique neutralise l’activité cytotoxique de certaines cellules du système immunitaire, en particulier les cellules NK.
Si la tumeur produit beaucoup d’acide lactique, c’est aussi dans le but de maintenir en permanence son environnement acide afin de lui permettre d’y croître beaucoup plus facilement. En fait, l’acidité apportée par l’acide lactique permet à la cellule cancéreuse de proliférer et d’envahir sans trop de difficulté les tissus se trouvant à proximité, en éliminant les jonctions intercellulaires et en activant la sécrétion d’enzymes intervenant dans la destruction des cellules.
L’acide lactique favorise également l’angiogenèse, c’est-à-dire la formation de nouveaux vaisseaux sanguins indispensables à la croissance tumorale. Dernier point et non des moindres, l’acidité apportée par l’acide lactique facilite la dissémination des métastases en tenant à distance le système immunitaire.

On comprend mieux à présent pourquoi la cellule cancéreuse produit une quantité importante d’acide lactique. Mais il existe heureusement un moyen de bloquer le processus conduisant à la production de cet acide, et ce, en recourant à un autre acide (…) »