Mon but en tant qu’écrivain est de rendre populaire ce sujet des vies d’avant. Il le devient au fil des ans. Il y a 30 ans il était qualifié de mystique, maintenant beaucoup de films en parlent, la vie après la mort n’est plus aussi tabou qu’avant. Je voudrais bien récolter des témoignages sur le sujet. Ce livre s’adresse aux personnes de tout âges, qui pensent qu’il y a un avant et un après.

Extrait du chapitre 1

Je suis intemporelle, je n’ai pas d’âge, je suis imperméable au temps qui passe. Je suis sereine par rapport aux temps futurs. Je ne connais pas le vieillissement du corps, puisqu’il s’est arrêté depuis bien longtemps, deux siècles en arrière. Mon corps intact est conservé dans un cercueil de verre, marquant un âge terrestre et temporel de deux ans. De mon vivant, je suis née le 13 décembre 1918 à Palerme, en Sicile, et je suis morte d’une pneumonie le 6 décembre 1920, à l’âge de deux ans. Mon père, le général Mario Lombardo, accablé par le sort de son enfant disparue, en arriva, pour lui donner une apparence éternelle, à contacter un embaumeur connu et réputé, appelé Alfredo Salafia.*

C’est l’amour de ma famille qui en a voulu ainsi, enfant aimée qui faisait le ravissement de mes parents, de mon vivant. J’étais ce que l’on nomme une enfant éveillée, de cet éveil qui se veut spirituel et conscient, de cet esprit qui communique conscience et vérité malgré mon jeune âge.
Une conscience qui allait bien au-delà de la conscience de cette vie, la conscience des vies passées ; j’étais un phénomène, une enfant qui avait la faculté de transmettre aux autres sa mémoire d’avant, avec des faits vérifiables en gage de sa crédulité apparente. Le prénom qu’on m’avait donné était celui de Rosalia, Lombardo était mon patronyme. Dans ma nouvelle vie, là, j’avais à peine deux ans et je m’exprimais parfaitement, faisant la fierté de mes chers parents qui me regardaient avec admiration, aussi bien qu’avec un grand étonnement, car je leur disais : avant, je vivais dans un village près de Catane, au pied d’une grande montagne qui crachait du feu. La nuit, je rêvais que la montagne de feu envahissait mon village, emportant tout sur son passage et tuant tous les habitants du village. Le volcan s’appelle l’Etna. Enfant précoce, ma mère, en femme intelligente, me mit dans les mains des crayons de couleur et, inlassablement, je dessinais des montagnes noires crachant du feu.

Extrait du chapitre 5

– Moi, dit Marcelina, j’ai un ulcère et depuis que je viens ici voir Luciano je suis presque guérie, figurez-vous qu’il travaille sur mes énergies, il me dit que c’est lié à un problème d’une autre vie, mais il ne m’en dit pas plus, ce que je regrette car j’aimerais savoir pourquoi, je suis curieuse. Depuis j’ai décidé de faire un travail sur les vies antérieures pour connaître mon passé et savoir pourquoi j’ai cette manifestation au niveau du corps.
– Moi aussi, dit Orlando, pour mes démangeaisons, Luciano dit que leurs origines remontent à avant mais je n’en sais pas plus.
– Je suis très sceptique avec ses histoires de vie antérieure, dit Isadora, je suis catholique et je n’ai pas été éduquée dans ces idées-là.
– Moi aussi, dit Marcelina, je suis catholique, et je commence à croire qu’il y a des choses qui me dépassent. J’ai fait des recherches personnelles et je suis allée voir quelqu’un qui m’a fait remonter à ma naissance. Il paraît que l’on peut remonter plus loin, mais je ne me sens pas encore prête à remonter plus loin, j’ai peur de trouver des choses qui vont à l’encontre de mes croyances. Alors je continue mes recherches, savez-vous que 24 pour cent des Américains y croient. Cela fait quand même soixante-quinze millions de personnes. Selon des études sérieuses, cent pour cent des sujets qui rapportent des expériences au sujet des vies antérieures sont des enfants.
C’est environ vers trois ans qu’ils s’en souviennent le mieux. Ils relatent souvent des faits d’une précision incroyable. Les émotions relatives à leurs expériences sont fortes, quand elles se manifestent. Souvent ils perdent leurs souvenirs à l’âge où ils entrent à l’école. Ma fille est en avance, elle n’a que deux ans, elle est vraiment précoce, rétorque alors Lauvia.
– Sans doute que ce sont les prémices et qu’elle commencera à vous en parler bien plus tard, dit Marcelina. Il y a un enfant nommé Ryan, en Amérique. Cet enfant disait avoir vécu à Hollywood et avoir côtoyé de nombreuses stars comme Rita Hayworth qui dansaient à Broadway. Il avait des souvenirs précis et était capable de dire dans quelle rue il habitait. Sa mère a fait des recherches. Elle a retrouvé l’homme en question que son fils avait affirmé être. Celui-ci avait bien dansé dans une comédie musicale avant d’être un puissant agent Hollywoodien et de mourir en 1964. Sa mère dit que jamais un enfant si petit n’aurait pu inventer tous ces détails.