Résumé

Henri tout juste trentenaire, véritable Don Juan des temps modernes a bien du mal à conjuguer le verbe « Aimer ». Ce ne sont pas ses nombreuses conquêtes, qui l’aideront à harmoniser sa mélodie.

Térébenthine septuagénaire pleine d’envies, essaie par tous les moyens de combler ce vide qui entrave son existence, va-t-elle réussir à se délester de ce poids de culpabilité ?

Des silences aux confidences, avec toutes leurs différences, ces deux âmes en peine, s’offriront une nouvelle chance.

La rencontre de deux abîmés de la vie, qui malgré quelques fausses notes, réussiront à écrire la partition de la « ballade d’un homme heureux… ».

Nathalie Abbattista signe ici son troisième roman, après C’est la vie, faut pas t’en faire, et Les copines d’abord , La ballade d’un homme heureux… surprend par sa dérision, sa déraison et sa passion. Partez à la découverte d’une histoire pleine de rebondissements, à la rencontre de personnages profondément humains loin d’être parfaits et pourtant résolument attachants.

Nathalie Abbattista manie les mots avec de très belles rimes, qui font parfois penser à un poème. Soyez curieux !

« La curiosité est une gourmandise ; voir c’est dévorer » – Victor Hugo.

Extrait

Térébenthine

À l’aise dans ses baskets, son petit gabarit flotte dans des vêtements trop amples, Térébenthine, « Terry » pour les intimes, n’a pas sa langue dans sa poche, un corps toujours en mouvement, elle s’agite dans tous les sens et vous donne le tournis, un visage émacié, marqué par les années, deux perles bleues adoucissent ses traits, elle est concentrée sur le rythme de la musique et compte les séries d’abdos-fessiers.

– Allez Mesdames et Monsieur, plus qu’une série et vous en aurez terminé pour aujourd’hui.

Terry écoute et répète assidûment les gestes de sa professeure d’activités physiques et psychiques, assiste à tous les cours afin de rompre avec la solitude qui s’est installée au fil des années. Retrouver Astrid chaque jour la sort de sa torpeur, rend ses journées beaucoup moins longues, occupe son esprit et prend soin de son corps d’apparence si fragile.

– … sept, huit neuf et enfin dix. Vous pouvez vous applaudir, pour l’effort fourni, vous avez une nouvelle fois, merveilleusement bien travaillé.

Voilà aussi pourquoi elle aime venir se ressourcer, dans ce centre de fitness, car malgré la vieillesse des membres, Astrid les encourage toujours à garder cette rage de vivre.
Terry applaudit et termine toujours par ces petits chuchotés :

– Merci à toi mon petit astre, de prendre soin de tes petites vieilles !

Terry ramasse sa serviette, s’éponge le front, reprend son souffle, sent que les courbatures seront présentes dès ce soir, prend une gorgée d’eau, file se changer afin de ne pas croiser cet abruti d’Edmond, mais pourquoi une influence masculine est venue s’immiscer dans son cours, elle se sentait beaucoup plus tranquille avec la gente féminine.

Ses collègues de gym, car elles ne seront jamais plus que ça, sont toutes sous le charme de cet homme qui se dit sourd comme un pot et qui confie à l’instant avoir très nettement entendu une flatulence de sa voisine de gauche, j’espère surtout qu’il a été dérangé par l’odeur qu’a dégagée le pet.