Le voyage en Suisse
J’ai entendu un jour à la radio une femme qui disait écrire parce qu’on l’avait empêché de parler. Je me suis dit : « C’est ça ! » Cela ne signifie pas pour autant que l’utilisation du crayon est plus facile. Mais on peut prendre son temps, effacer ce que l’on vient d’écrire, recommencer et recommencer encore jusqu’à ce que l’on soit satisfait(e).
Je vous propose d’être acteur(rice) de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Éditions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présent(e) dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !
Ma motivation à écrire a été nourrie par des rencontres littéraires avec des écrivaines comme Catherine Mansfield et Déborah Levy, ces femmes qui racontent avec finesse et délicatesse des événements de la journée. Des événements qui semblent être des petits riens, mais qui sont en réalité chargés de sens. Je dois également mentionner la grande Joyce Carol Oates, dont j’admire tant le regard perçant qu’elle porte sur la nature humaine et le talent avec lequel elle décrit les profondeurs de l’âme.
Le voyage en Suisse est un recueil de 10 nouvelles. Chaque récit est un fragment de vie qui définit un avant et un après. Des instants fugitifs parfois, comme dans « Le bas du dos » où la jeune narratrice entrevoit de façon soudaine et surprenante la fragilité des adultes. Ou encore dans « La fin de l’été » quand la mère observe, médusée, à travers une caméra, l’envol de sa progéniture. J’ai écrit ces nouvelles comme on prend une photographie, pour arrêter le temps sur un moment où la prise de conscience se fait. Ainsi dans Le voyage en Suisse, Christine, qui ne s’autorise pas à jouir de sa nouvelle liberté, comprend en regardant sa mère traverser la gare, que sa vie ne sera désormais plus la même. Dans « Le silence », le bain de mer nocturne qu’elle prend tout habillée va révéler à la narratrice la décision à prendre. De même « La petite veste noire », qu’elle ne va pas acheter, va éclairer l’héroïne sur le prix à payer pour la liberté.
Extrait de Le voyage en Suisse par Chantal Failler :
« Le bas du dos«
» – « LE BAS DU DOS, je vous dis ! », crie madame Gentric, la maîtresse du CM2.
Une mèche de ses cheveux gris lui retombe sur le front. Elle la rejette avec rage, mais en vain. Elle se tient pile-poil dans la trajectoire du rayon du soleil qui passe par la petite fenêtre du fond de la classe et, de ma place, je distingue les fines particules de poussière qu’elle a dérangées et qui se déposent sur le sol, dans un silence pesant. Les postillons arrosent les tables de devant, celles de Guy le Corre, d’André Cariou et de Françoise Larzul, les meilleur.e.s de la classe. Ils se reculent contre leur siège.
-« Le bas du dos ! », répète-t-elle. « Enfin quoi ! C’est simple pourtant ! »
Le silence s’éternise. Et tout comme le silence, les odeurs de craie, de poêle à bois et de poussière de plancher emplissent la pièce. Le soleil entre par les larges fenêtres et personne ne pensent à tirer les rideaux. Je regarde madame Gentric dans son rayon de soleil. Aujourd’hui encore elle porte sa blouse à carreaux, qui ne cache pas la forme de son ventre rebondi. Il manque un bouton. Elle coiffe ses cheveux fins et gras en arrière, mais beaucoup de mèches s’échappent de la barrette censée les retenir. Elle a les mains dans les poches.
-« Tout le monde sait comment s’appelle le bas du dos ! Tout le monde, sauf vous ! Pourquoi n’ai-je que des abrutis dans ma classe ? »
Le bas du dos, ça pourrait être le cul ? Mais jamais je ne lèverai le doigt pour donner cette réponse ! D’ailleurs, je ne donne jamais aucune réponse. Je fais partie des « mutiques », celles qu’on n’entend jamais, parce qu’elles se feront humilier si leur réponse n’est pas la bonne.
Mais aujourd’hui, mêmes les premiers de la classe ne peuvent répondre à la question du jour. La consternation collective donne de la profondeur au silence.
Le temps s’éternise. Je retiens un bâillement. Et risque un œil vers mon amie Christine, assise à côté de moi. Elle bâille aussi en se cachant derrière la main.
Tout à coup Guy le Corre lève le doigt. Ouf ! Grâce à lui, tout va s’arranger. La classe entière retient son souffle.«
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Les étapes de la création
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