Pour tenir la promesse faite à ma sœur, j’ai décidé de poser ma vie sur le papier, de raconter mon enfance au Sénégal, de relater les interdits sociaux et culturels, de confier mes réussites et mes déceptions, mes voyages au Liban et mon grand départ en France à mes 38 ans, quand j’émigre à mon tour avec mes enfants pour retrouver mon mari. Tout raconter à ma sœur, pour qu’elle partage ma vie.

Le besoin d’écrire était pour moi, au départ, une sorte de thérapie pour mettre des mots sur mes maux. Puis au détour d’un hasard, d’un sommet et d’un parcours avec la team « Auteures Révolution » guidée par mes 3 coachs exceptionnels et soutenue par un groupe de femmes merveilleuses, j’ai concrétisé mon rêve d’écrire ce livre pour en faire cadeau à mes enfants et à ma famille afin de leur transmettre mon histoire, ma vie.

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous, c’était le mien !

Tu verras le monde à travers mes yeux est un livre autobiographique, un récit de vie tout en légèreté, d’un ton familier, teinté d’humour et d’une grande vulnérabilité. Il s’adresse à tout public en quête de trouver sa voie pour réaliser ses rêves et voir le monde. Participer à sa création, c’est permettre à un rêve de devenir réalité. J’avais besoin de faire ce cadeau à mes enfants, à ma famille et me replonger dans mon passé pour mieux comprendre, me libérer et guérir. A travers mon histoire inspirante, mon partage d’expériences de vie dans différents pays avec des cultures variées, il y a un message d’espoir, il y a la vue, il y a la Vie.

J’ai l’ambition de penser qu’à son échelle, mon livre pourra impacter le lecteur et lui donner de l’espoir, l’envie d’oser, de raconter et d’écrire à son tour. J’aimerais qu’il rappelle, à chacun de nous, nos ressources insoupçonnées et l’importance de s’autoriser à exister, à être soi, à ne jamais baisser les bras. Les évènements de la vie nous façonnent, nous bousculent parfois. Je n’ai pas écouté cette petite voix intérieure qui me faisait douter de ma légitimité.
Paul Fort a dit « La vie nous donne toujours une seconde chance qui s’appelle demain ».

Extrait de Tu verras le monde à travers mes yeux par Nabila Jaffar Rigal

« Malheureusement, si. Si, tout est possible, la mort arrive et fauche les êtres chers nous laissant impuissants et désarmés, quelle détresse, quelle catastrophe ! On se dit que ce n’est pas juste ! Elle est jeune, mais pourquoi ? Qu’est ce qui est juste ?

A la levée du corps et la mise en bière, le temps était comme suspendu, une situation irréelle, un cauchemar. Elle était belle et sereine. Une princesse enveloppée et mise dans un linceul blanc immaculé, comme dans une robe de mariée, robe commandée qu’elle n’a pas pu porter. Elle devait se marier dans quelques mois et les préparatifs allaient être commencés. Non, elle ne pouvait pas porter sa robe de mariée, ni aucune autre d’ailleurs, au grand désespoir de Maman ! La religion musulmane, la nôtre, ne lui permettait pas de partir dans l’au-delà vêtue. Le défunt, homme ou femme, n’est enveloppé que d’un linceul blanc, le jour de son départ vers sa dernière demeure, le Paradis ? l’Enfer ? Existent-t-ils vraiment ? Je ne sais pas, je ne sais plus…Oui, bien sûr, elle ne pouvait qu’aller au Paradis !

Je la regardais mais je n’y croyais pas. J’avais l’impression qu’elle dormait et qu’elle allait se réveiller et me dire « Allez petite sœur, on y va ! ». Mais, « On y va, où ??? ». Quelle ironie du sort !

« Allez ma Tina réveille-toi ! Regarde, tout le monde est là pour toi, tes parents, tes frères, ta famille, ton fiancé, tes amies, tes collègues et moi ta petite sœur qui t’aime tant ». Je n’entendais que pleurs et lamentations. Maman sanglotait, criait, frappait ses mains sur ses cuisses puis chantonnait seule, comme si elle avait perdu la raison. Je me tenais à côté de ton cercueil, Fatina, ma Tina comme je t’appelais souvent, je te regardais, je te touchais sans trop y croire et avec tout l’amour d’une petite sœur dans le désespoir et la tristesse, je t’ai fait cette ultime promesse : « Non tu n’es pas morte Fatina, tu n’es pas partie, tu resteras toujours dans mon cœur avec moi et tu continueras à vivre par moi et en moi. Tu verras le monde à travers mes yeux, où que j’aille, je te le promets, tant que je vivrai, tant que je pourrai voir ! ».»