A la fin de l’année 1944, mon père a été tué par le tapis de bombes destiné à détruire un pont et ainsi de couper la retraite des unités allemandes, qui tentaient alors de se replier, sous la pression des unités soviétiques avançant vers la capitale.

Chef de l´école de Polis d´Haryana

Après la prise de contrôle politique et administratif de la Hongrie par les Soviétiques, au début de la guerre froide, ma mère, devenue veuve avec deux enfants, a décidé d’émigrer en France où elle étudiait avant la guerre. Elle en parlait la langue et avait des attaches. Grande bourgeoise aisée, parlant huit langues couramment, elle est devenue (ainsi que nous, les deux enfants) une femme déclassée, une réfugiée stigmatisée par son manque de moyens dans une période d’après-guerre où le pays et les habitants tentaient d’oublier les affres, les souffrances, les pertes et les sacrifices de la guerre en reconstruisant la nation.
Internée arbitrairement à Plouguernével, elle ne possédait pas de référent français qui aurait pu signer une garantie et permettre sa libération. Pour mon frère Peter-Otto et moi, c’était l’internat à Sèvres et l’Assistance publique, un glissement vers l’enfer.

C’est mon engagement en 1962 dans la Légion étrangère pendant la guerre d’Algérie qui m’a permis d’atteindre et de franchir la ligne d’horizon. Elle m’a ouvert la grande porte, celle donnant accès à la dignité humaine, et m’a conduit vers une célébrité discrète qui m’a permis de faire des rencontres mémorables et de voyager dans des endroits remarquables et inattendus. Autant d’expériences que je relate dans Le guerrier sur son tapis volant.

Ce livre tente de transmettre une certaine vision humaine, met en relief des expériences faites dans des pays ayant souvent une histoire exceptionnelle, évoque des êtres hors du commun par leurs histoires individuelles, leurs positions sociales ou leurs histoires. Ma vie a été conditionnée par de longs chemins sinueux avant de devenir un exemple pour beaucoup. Ma résilience aux douleurs physiques lors de ma blessure en Algérie, ainsi qu’aux mentales, qui ont fait de moi un officier supérieur, docteur en sciences et en lettres, diplômé de l’éducation supérieure militaire (Stanag pls 6001), maître de karaté de renommée mondiale, et dixième dan officiel, ancien membre de l’équipe nationale de Suède.

Ma motivation d’écrire vient du fait que je suis,  de fait, en possession d’éléments qui donnent à la vie un parfum et une beauté qui touchent les sens au plus profond de l’esprit et du cœur, qui imprègnent la vie d’une dimension imprévue mais durable que je souhaite pour toutes et tous. Ainsi, vous saurez aussi que par la résilience, le combat contre le mal et l’adversité, vous pouvez vaincre.

Ce livre est le quatrième que Tamas Weber publie après La rose du guerrier (version suédoise et anglaise), Le chant du désert (version française), L’âme d’un guerrier (version française).

Extrait de Le guerrier sur son tapis volant par Tamas Weber