Demain, peut-être…
À travers le prisme des petits faits du quotidien, je décris avec tendresse et ironie mes personnages, leurs désirs comblés ou frustrés, leur espoir de bonheur… Tel le chercheur qui observe dans son microscope et dissèque au scalpel son objet d’étude. Témoin scrupuleux de la réalité la plus banale, la plus ordinaire, j’écris pour que tout ce travail d’observation ne stagne pas dans ma mémoire, mais se mue en une histoire pour tous, ultime envie de partage en somme.
Je vous propose d’être acteur de la naissance de mon livre en m’aidant à faire de sa parution prochaine, avec les Editions Maïa, un succès. Plus les préventes seront nombreuses, plus mon livre sera promu et diffusé. En retour, vous serez présents dans le livre en page de remerciements et vous recevrez le livre en avant-première, frais de port inclus !
Demain peut-être…
Dans une petite ville de province, le comptable, la vendeuse, l’épicier, la boulangère, le garagiste, la nounou/femme de ménage, le fleuriste, le prof, la secrétaire, le clochard et l’étudiant, personnages fragiles, complexes et attachants, luttent, entre désirs et retenue, pour tenter d’atteindre un équilibre ou un bonheur qui n’est finalement pas, ou pas encore, à leur portée.
Ces courtes nouvelles sont l’occasion d’une analyse au scalpel des caractères et d’une description du quotidien particulièrement réaliste et parfois cru qui nous confronte à la fragilité de ces personnages émouvants, oscillant souvent entre mélancolie, fatalisme et désir de jouissance immédiate…
Mais voilà ! Comment concilier les battements du cœur et les élans du sexe ?…
Les récits se complètent et s’imbriquent ; les vies tourbillonnent, les personnages se rencontrent et se connectent de façon parfois improbable, presque irréaliste, si bien que ces destins croisés donnent à l’ensemble de ces nouvelles des allures de roman.
Pourtant il est prématuré de poser à chacun d’entre eux la question : « Comment ça va ? » car, pour l’instant, la « toile d’araignée retient ses proies dans un cocon fatal », et « la solitude est leur façon à eux de se prendre en otage » … mais « demain peut-être »…
Extraits
Extrait 1
Ahmed s’est assis près de lui. Il a mis sa serviette sur ses genoux, a enlevé le couvercle de son Tupperware avec une part de salade, un peu de taboulé. Il a enfoncé sa fourchette, enfourné sa première bouchée. Puis il a tourné la tête vers Martin. Il a vu qu’il était complètement absorbé.
—Tu lis quoi ? En balançant la fourchette vers le livre.
—Un roman policier de Simenon. Je te le passerai quand je l’aurai fini.
Ahmed n’a rien dit. Il voulait pas avouer qu’il savait à peine lire en français. Il n’est pas beaucoup allé à l’école. Trois jours plus tard, Martin lui a donné le livre. Ahmed n’a pas osé le refuser. Du genre : J’sais à peine lire, j’y arriverai pas, c’est pas la peine ! Donne-le à quelqu’un d’autre ! Il a pris le livre par politesse. Il a dit merci à Martin, « Merci, merci, merci, tu es un frère » comme si Martin lui faisait le cadeau le plus précieux du monde. Il a regardé la couverture avec des yeux brillants pour bien montrer qu’il était reconnaissant. Il l’a mis dans sa poche. Il l’a emporté chez lui, une chambre dans un foyer. Le soir, il l’a feuilleté. Aïe ! Qu’il a pensé. C’est écrit tout petit ! Il est fou, Martin. Pourquoi qu’il m’a donné c’livre ? Il a reposé le livre sous son lit, l’a oublié.
Martin a fini son stage. Avant de partir, il lui a demandé : « Alors ? Simenon, ça t’a plu ? » Ahmed, lui, il avait déjà oublié. Il a essayé de pas rougir, il a répondu : « Oui, oui, c’est bien ! » Il voulait pas le vexer. Il fallait pas qu’il croit, Martin, qu’Ahmed méprisait son cadeau. Heureusement Martin, il a pas posé de questions sur les passages qu’il a aimés, tout ça quoi. Il a juste dit « Je suis content que ça te plaise. » Puis il lui a dit au revoir, lui a expliqué qu’il retourne à son école pour continuer ses études, passer ses examens. Ahmed était triste. Il avait un ami. Puis à nouveau pas d’ami. Il était seul. Alors, revenu au foyer, ce soir-là, il a ressorti le livre de sous le lit. Il était couvert de poussière. Il a soufflé dessus. Il l’a ouvert. Il a commencé à lire. Comme ça, par respect pour Martin, son ami. Il a juste voulu faire cet effort. C’était pas simple. À la librairie l’Escampette, il s’est acheté un dictionnaire pour comprendre certains mots qu’il connaissait pas. Il s’en souvient encore. Il avait demandé, presque comme s’il avait acheté un peu de shit à un dealer, ou des capotes chez le pharmacien, comme quelque chose de honteux. Il lui semblait qu’il faisait ainsi l’aveu de son ignorance. De sa stupidité.
Extrait 2
Son petit sachet au bout du bras, il rejoint la Brasserie. Il va prendre un bon gros café, bien noir, bien tassé, pas ce thé bio, diététique amaigrissant que Fabienne l’oblige à avaler tous les matins, sous prétexte qu’elle ne supporte pas l’odeur du café. En chemin, il croise Raymond qui le toise depuis son carton. Il est au courant ! Il est au courant que je pourrais glisser comme lui vers la picole. La honte, c’est la honte. Il se sent si honteux, si mal qu’il en devient généreux. Il lui file 10 euros. Comme si Raymond était la conscience incarnée qui le scrute, le juge, le doigt pointé vers lui, comme celui de Dieu sur Caïn. Mais in petto, il pense qu’il n’est qu’un Caïn à la petite semaine, même pas capable de tuer symboliquement tous les frères du monde, les grands qui font la leçon comme Rigault, les petits comme son cadet.
À la brasserie de la Place, Denise est là, attablée à la même table qu’hier. Cette fois, elle le voit, lui fait signe de la rejoindre. Il ne peut pas décemment s’esquiver après tout ce qu’elle a fait pour lui.
Il s’assoit, commande, tourne la tête dans tous les sens pour éviter de la regarder droit dans les yeux. Alors, elle prend ses mains dans les siennes, l’oblige à lever franchement la tête vers elle.
—Alors, Pierre ! Dis-moi ce qui ne va pas !
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Les étapes de création
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