Ecrire un livre est une trop belle occasion pour ne pas partager mon intérêt pour l’histoire et la culture transalpine ! Immerger le lecteur en Italie, lui donner l’envie irrépressible de s’y rendre, voilà la gageure que je me suis fixée. Mais ce voyage à travers mes lignes n’est pas une simple promenade touristique, il sera troublé par une série de crimes sadiques, sans lien apparent. Le lecteur découvrira peu à peu comment meurtre et littérature peuvent s’imbriquer dans un cerveau malade.

Si vous aussi vous aimez trembler et enquêter, vous pouvez m’aider à vous emporter sur cette petite île d’Ombrie, Isola Maggiore, en précommandant mon roman.

Extrait

C’est pourquoi c’est elle que les flics prévinrent une fois qu’ils eurent décroché le corps de Scarpia du ponton du Lido d’Ostia. En ce mois de février tiédasse mais pluvieux et tempétueux, des Romains, surfeurs forcenés, avaient parcouru la trentaine de kilomètres les séparant de la ville portuaire dès le petit matin pour profiter du restant de vent après la tempête terrible de la nuit et avaient aperçu une forme inhabituelle se balancer en contrebas de la promenade avançant dans la mer. Curieux, ils s’étaient approchés. Ce qu’ils avaient reconnus une fois à proximité leur avait fait passer toute envie de taquiner la vague. Les haut-le cœur et la panique passés, ils avaient contacté les forces de l’ordre, qui de prime abord refusaient de croire à leur histoire de cadavre pendu et torturé. Scarpia n’avait aucune autre famille connue, ses parents étaient décédés, ses tantes l’avaient renié, pas d’enfant évidemment. Un papier dans sa poche indiquait le nom de Graziella, miraculeusement lisible sur la feuille détrempée, un petit mot qu’elle lui avait laissé sur la porte et qu’il avait emporté, et ils avaient trouvé son numéro dans le portable de Gianmarco tombé quelques mètres avant, sur la promenade. Les jambes solidement entravées dans du cordage, les épaules démises, le visage tuméfié par les coups contre les pylônes du ponton, Gianmarco était mort depuis plusieurs heures lorsque les surfeurs l’avaient retrouvé. Son agonie avait certainement duré, douloureuse, et l’autopsie seule déterminerait s’il avait été délivré de sa torture par asphyxie ou commotion cérébrale, mais qu’est-ce que ça changeait au fond.

Les vents de la tempête nocturne l’avaient balancé à droite à gauche comme une poupée, l’avaient transpercé de froid, lui avaient hurlé qu’il allait mourir, et les vagues hautes qui avaient léché la jetée l’avaient trempé pour le laver de ses péchés, et par là-même à moitié noyé. Il avait souffert, certainement eu très peur, peut-être pleuré ; s’était-il demandé ce qu’il faisait là, pourquoi on l’avait choisi, lui, ou le savait-il ? Le Neptune statufié, en face de lui au milieu des flots, n’avait rien entrepris pour l’aider. Graziella avait observé une dernière fois le corps meurtri, presque démantelé, de son ami, nu, étendu sur la table froide de la morgue. La nouvelle année ne démarrait pas sous des auspices très chaleureux. Elle ressentit un frisson la parcourir, une vague de peur panique l’envahir, puis une nausée brutale l’obligea à quitter Gianmarco sans lui rendre correctement hommage pour de derniers adieux.